Le G20 promet des actions contre la crise et plus de poids aux émergents

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éunion du G20 le 8 novembre 2008 à Sao Paulo (Photo : Nelson Almeida)

[09/11/2008 18:57:20] SAO PAULO (AFP) Le G20 s’est engagé dimanche à “prendre toutes les mesures nécessaires” pour faire face à la crise financière et à accorder une plus grande voix aux pays émergents dans la nouvelle gouvernance économique mondiale.

Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20, qui regroupe les pays les plus avancés et les grands pays émergents, n’ont toutefois annoncé aucune mesure spécifique, à l’issue d’une réunion de deux jours à Sao Paulo.

Cette réunion ministérielle a surtout été consacrée à la préparation du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G20 le 15 novembre à Washington, selon les participants.

Le G20 a souligné que “la crise mondiale demande des solutions globales et un ensemble de principes communs”.

Il s’est ainsi mis d’accord sur la nécessité d’une réforme profonde des institutions financières, comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale nées au lendemain de la seconde guerre mondiale. Celles-ci sont dominées par les Etats-Unis et l’Europe et ne réflètent pas le poids croissant de pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil dans l’économie mondiale.

Le Brésil, se faisant le porte-parole des pays émergents, a à nouveau réclamé dimanche “un Bretton Woods II” afin d’obtenir “une plus grande voix, une meilleure représentation et de plus grandes responsabilités” dans les institutions financières.

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ésident brésilien Lula (c), le 8 novembre 2008 à Sao Paulo durant une réunion du G20 (Photo : Antonio Scorza)

Le G20 a donné satisfaction à ces pays en se disant décidé à mener une “réforme d’ampleur” de ces institutions “afin qu’elles reflètent mieux les différents poids des économies dans l’économie mondiale”.

“Les économies émergentes et en développement doivent avoir une plus grande voix et représentation dans ces institutions”, ont souligné les ministres dans leur communiqué.

Les pays industrialisés et les émergents ont d’autre part promis “de prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la confiance des marchés et la stabilité et minimiser le risque d’une nouvelle crise”, mais sans annoncer de mesures spécifiques.

La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a souligné que “tous les pays du G20 étaient d’accord pour considérer que le rétablissement des circuits financiers était une nécessité absolue”, alors que la crise s’est étendue à l’ensemble de la planète en raison de la contraction du crédit.

Elle a aussi insisté sur la nécessité d’une relance budgétaire au moment où les principales économies du monde (Etats-Unis, Europe, Japon) doivent être en récession en 2009 et que la croissance des émergents doit faiblir, selon le FMI.

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à Bordeaux (Photo : Patrick Bernard)

Mme Lagarde a ainsi qualifié de “bonne nouvelle” l’annonce par la Chine d’un vaste programme de relance de 586 milliards de dollars jusqu’à la fin 2010 pour stimuler la demande intérieure face au fléchissement de ses exportations.

D’autre part, le G20 a considéré que le Fonds monétaire international devait “avoir un rôle dirigeant” dans la réforme de la gouvernance mondiale.

Le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a également réclamé un “rôle plus important” du G20 contre la crise financière ans, affirmant que les émergents ne pouvaient rester dans “une position d’infériorité” dans la prise de décisions.

Il a ainsi proposé que les réunions du G20 soient élevées du niveau ministériel à celui des chefs d’Etat.

Le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux tiers de sa population.

Il rassemble sept économies avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), l’Union européenne et les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie).