[10/11/2008 08:52:52] PEKIN (AFP)
à Pékin (Photo : Eric Feferberg) |
La Chine a rendu public dimanche un plan de relance économique de 4.000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) jusqu’à fin 2010, pour stimuler la demande intérieure face au ralentissement de la croissance du PIB et à la stagnation des exportations, dus à la crise financière mondiale.
Ces mesures, publiées sur le site internet du Premier ministre Wen Jiabao, ont été adoptées mercredi et portent sur une augmentation des dépenses de l’Etat, notamment dans le domaine des infrastructures, a-t-il été précisé.
“La Chine a décidé d’adopter une politique budgétaire active et de relâcher modérément sa politique monétaire afin d’encourager une croissance économique rapide mais soutenue, en renforçant la demande intérieure”, indique le communiqué du cabinet du Premier ministre.
Ce plan de relance intervient alors que la demande mondiale de biens manufacturés chinois — moteur de la croissance chinoise — ralentit, conséquence de la crise financière mondiale. La Chine, dont le secteur financier est relativement protégé, est néanmoins très touchée par la crise avec un net ralentissement de ses exportations qui a déjà provoqué la fermeture d’usines dans le Sud et la perte de milliers d’emplois.
La croissance est tombée à 9% au 3e trimestre, son plus faible niveau en cinq ans. Les autorités ont dit plusieurs fois souhaiter stimuler la consommation intérieure pour maintenir une croissance soutenue. “Bien que nous fassions face à de nombreuses difficultés, la consommation intérieure demeure forte”, assure le communiqué gouvernemental.
Le plan de relance intervient après plusieurs autres mesures pour contrecarrer les effets de la crise financière mondiale. La banque centrale a notamment abaissé le 29 octobre ses principaux taux d’intérêt afin de soutenir la croissance économique, pour la troisième fois en six semaines.
Le Conseil d’Etat (gouvernement) a également récemment approuvé un plan de 2.000 milliards de yuans pour construire de nouveaux chemins de fer d’ici 2020.
Dans la foulée de la crise asiatique de 1997, Pékin avait mené une politique similaire jusqu’en 2004, émettant un montant important de bons du trésor et accroissant les investissements publics.
“La situation économique à laquelle la Chine doit faire face aujourd’hui est bien plus grave qu’en 1998”, souligne à l’AFP Xing Ziqiang, de la China International Capital Corp.
“En 1998, il s’agissait principalement de pays asiatiques, dont des rivaux de la Chine. Mais cette fois, il s’agit des marchés à l’exportation de la Chine, à savoir les Etats-Unis et l’Europe”, ajoute l’économiste pékinois.