Le G20 s’engage à stabiliser l’économie et à réformer le système financier

[10/11/2008 00:03:16] PARIS (AFP)

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éunion du G20 le 8 novembre 2008 à Sao Paulo (Photo : Nelson Almeida)

Les pays du G20 se sont engagés dimanche à Sao Paulo à tout faire pour rétablir la stabilité et la confiance malmenées par la pire crise depuis 1929 et à réformer en profondeur le système financier international en donnant davantage la parole aux économies émergentes.

La Chine a parallèlement annoncé à Pékin un plan de relance budgétaire de 4.000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) jusqu’à la fin 2010, face à la crise financière mondiale.

Salué par la France et le Canada, ce plan vise à stimuler la demande intérieure face au fléchissement des exportations, principal moteur de la croissance économique chinoise.

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 sont convenus de “tirer les leçons de la crise actuelle et de prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la confiance des marchés et la stabilité; et minimiser le risque d’une nouvelle crise”, selon un communiqué publié à Sao Paulo, à l’issue d’une réunion de deux jours.

“Il y a un large accord et une vision commune sur les défis auxquels de nombreux pays font face”, a commenté David McCormick, sous-secrétaire pour les Affaires internationales du Trésor américain, estimant que la réunion avait “préparé le terrain” pour une réforme de la régulation financière.

Les pays émergents et avancés du G20 ont également affirmé que le Fonds monétaire international (FMI) “devait avoir un rôle dirigeant dans cette tâche, en conformité avec son mandat”.

Ce souhait correspond à celui exprimé par le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, qui dans une lettre datée de jeudi a appelé les chefs d’Etat du G20 à repenser la régulation financière mondiale, et plaidé pour l’attribution d’un rôle central au FMI.Les institutions de Bretton Woods comme le FMI et la Banque mondiale, créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, “doivent être réformées de manière profonde afin qu’elles reflètent mieux les différents poids des économies dans l’économie mondiale et qu’elles répondent mieux aux futurs défis”, ont d’autre part estimé les pays du G20.

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à Bordeaux (Photo : Patrick Bernard)

“Les économies émergentes et en développement doivent avoir une plus grande voix et représentation dans ces institutions”, affirme le G20, alors que les puissances montantes comme le Brésil aspirent à jouer un rôle plus important dans ce système.

La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a également souligné que “le rétablissement des circuits financiers était une nécessité absolue” pour tous les pays du G20 alors que la contraction du crédit a gagné toute la planète.

Le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux tiers de sa population. Il rassemble sept économies avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), l’Union européenne et les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie).

La réunion de Sao Paulo visait à préparer le sommet du G20 le 15 novembre à Washington qui doit jeter les bases d’une réforme du système financier international afin d’empêcher les crises à répétition.

Illustration du poids croissant des pays émergents riches en liquidités, l’Islande, en plein naufrage financier, a demandé l’aide de la Chine, après avoir négocié le mois dernier avec la Russie.

“J’ai écrit au Premier ministre chinois, mais nous n’avons pas encore reçu de réponse”, a annoncé samedi le Premier ministre islandais Geir Haarde, précisant qu’il n’avait pas demandé de montant particulier.

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à Helsinki, le 28 octobre 2008 (Photo : Martti Kainulainen)

Aux Etats-Unis, les responsables se mobilisent pour sauver le secteur automobile. Les ventes automobiles ont plongé de près de 32% en octobre et les géants de Detroit, General Motors et Ford, sont menacés de faillite l’an prochain.

Rahm Emanuel, futur secrétaire général à la Maison Blanche de Barack Obama, a estimé dimanche que Washington devait “penser à accélérer la fourniture des 25 milliards de dollars promis pour rénover l’outil de production vers des véhicules plus économes en carburant”.

Les responsables démocrates au Congrès américain ont de leur côté demandé au secrétaire au Trésor Henry Paulson d’utiliser le plan d’aide de 700 milliards de dollars au système financier adopté en octobre afin d’apporter “une assistance temporaire à l’industrie automobile”.

Les inquiétudes sur l’évolution de la crise financière et économique continueront d’accaparer la semaine prochaine l’attention des marchés financiers.

En Europe, les investisseurs suivront tout particulièrement la publication jeudi de l’évolution du PIB allemand au troisième trimestre, qui risque de confirmer l’entrée en récession de l’Allemagne.

Une nouvelle rafale de résultats financiers permettront d’autre part aux marchés de prendre le pouls des entreprises.

La banque HSBC, les opérateurs de télécommunications Vodafone et BT à Londres, le bancassureur allemand Allianz et ses compatriotes Deutsche Post et Siemens, ou encore les français Vivendi, Veolia Environnement, Vallourec, GDF Suez, Bouygues doivent notamment dévoiler leurs perspectives.

Dans le Golfe, où les marchés boursiers étaient ouverts dimanche, seule la place saoudienne a terminé en hausse de 1,82%. Les autres Bourses ont fermé en forte baisse: Dubaï a plongé de 5,94%, Abou Dhabi de 4%, Koweït de 2,8% et Doha de 5,2%.

La crise financière de son côté ne désarme pas. Selon le Financial Times, le premier assureur américain, AIG, discute avec l’Etat d’un nouveau plan de sauvetage, le prêt géant de 85 milliards de dollars accordé en septembre se révélant insuffisant pour assurer sa survie.

En Belgique, le Premier ministre Yves Leterme a menacé de renoncer au récent plan de sauvetage de Fortis, si la justice donnait raison aux petits actionnaires qui ont porté plainte contre le démantèlement du groupe, ce qui signifierait la banqueroute du bancassureur.

En Lettonie, le gouvernement a nationalisé samedi la seconde banque, la Parex Banka, pour “assurer la stabilité du système financier”.