[10/11/2008 19:53:13] ROME (AFP)
à Brindisi (Photo : Alberto Pizzoli) |
Un mouvement de protestation des pilotes et hôtesses d’Alitalia, opposés au contrat de travail proposé par les repreneurs du transporteur italien, a entraîné lundi environ un centaine d’annulations et des retards pour de nombreux vols de la compagnie.
Parallèlement, un “Comité de lutte” qui s’est formé spontanément parmi les travailleurs d’Alitalia et qui regroupent environ une centaine d’entre-eux, en-dehors de toutes les organisations syndicales, a appelé à une grève immédiate de 24 heures, débutant lundi à 17H00 GMT, a indiqué l’agence aéroportuaire Telenews.
Face à ce mouvement de protestation illégal, car ne respectant aucun préavis, et dont l’impact sur les activités de la compagnie ne pouvait être vérifié dans l’immédiat, la Commission de garantie des grèves dans le service public, a demandé aux autorités de réquisitionner les employés d’Alitalia.
Selon des chiffres provisoires de Telenews, environ 95 vols au départ ou à l’arrivée de Rome-Fiumicino ont été ou seront annulés d’ici 22H00 GMT. Les deux aéroports milanais de Linate et Malpensa ont dû annuler 37 vols au total.
Environ une cinquantaine de vols d’Alitalia ont en outre subi des retards. Le retard moyen était d’une heure avec des pointes de deux heures en raison d’une assemblée des travailleurs d’Alitalia.
L’Anpac, l’Up, Avia, Anpav et Sdl, cinq associations professionnelles représentant la majorité des pilotes, stewards et hôtesses de l’air d’Alitalia, ont refusé de signer le contrat de travail proposé par la Cai, le groupement d’entrepreneurs italiens qui souhaitent racheter Alitalia.
Le “Front du non” a décidé vendredi d’observer un mouvement de grève le 25 novembre et a menacé d’organiser ultérieurement d’autres journées de protestation.
Le contrat proposé par la Cai a été en revanche été signé par les principales confédérations syndicales nationales.
Le plan de reprise de la Cai prévoit que les pilotes et hôtesses de la nouvelle compagnie soient embauchés individuellement, mais nombre de travailleurs de l’ancienne Alitalia affirment refuser une telle solution.
Le gouvernement italien a exercé une pression sur les pilotes récalcitrants en indiquant que s’ils refusaient de travailler pour la Cai, ils n’auraient pas droit à des indemnités.
“La Cai ne peut pas renoncer à nos pilotes. La Cai veut faire croire qu’elle peut gérer la compagnie sans les pilotes et le personnel navigant et de terre mais elle se trompe”, a lancé lundi Fabio Berti, président de l’Anpac, principal syndicat des pilotes.
La Cai avait déjà menacé d’embaucher les pilotes de Ryanair, si nécessaire, pour pallier aux défections de ceux d’Alitalia.
La Cai a proposé 375 millions d’euros pour racheter les actifs d’Alitalia et va reprendre en outre 625 millions d’euros de dettes, ce qui aboutit à un total d’un milliard d’euros. L’opération devrait se conclure d’ici la fin du mois.