Lundi noir en Bourse pour General Motors, au bord du dépôt de bilan

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éhicules chez un concessionnaire General Motors à Troy, Michigan, le 3 novembre 2008 (Photo : Bill Pugliano)

[10/11/2008 22:34:56] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile General Motors a connu une nouvelle journée noire lundi en Bourse, où sa valeur a fondu de plus de 20%, après que les analystes de Deutsche Bank eurent jugé indispensable une intervention publique et abaissé leur objectif de cours à zéro.

Le titre GM a plongé de 22,94% sur le New York Stock Exchange, pour terminer la séance à 3,36 dollars. La capitalisation boursière dui groupe est désormais inférieure à 2 milliards de dollars, soit 85% de moins qu’il y a un an.

L’action GM, une valeur qui fait partie de l’indice Dow Jones des grandes valeurs de Wall Street, n’a jamais été aussi bon marché depuis 60 ans.

GM a reconnu vendredi être menacé d’une crise imminente de liquidités, qui l’a conduit à lancer un appel à l’aide “indispensable” du gouvernement fédéral.

“Sans intervention du gouvernement, nos travaux montrent que GM pourrait ne pas être capable de financer ses opérations aux Etats-Unis après le mois de décembre”, ont estimé les analystes de la Deutsche Bank (DB) dans une note.

Selon eux en effet, l’ancien numéro un mondial de l’automobile, qui emploie près d’un quart de million de personnes, disposera de moins de 5 milliards de dollars de trésorerie fin décembre, un niveau qui ne lui permettrait plus de faire face à ses obligations début janvier.

“Sans aide du gouvernement, une faillite de GM est inévitable et cela précipiterait un risque systémique difficile à surmonter pour les constructeurs les fournisseurs, les concessionnaires”, avancent les analystes de DB. Mais “même si GM échappe à la faillite, son avenir y ressemblera”, et “les actionnaires ne recevront probablement rien”, ajoutent-ils.

Pour les analystes de Barclays Capital, les liquidités de GM “devraient tomber sous le minimum nécessaire pour répondre à ses besoins au premier trimestre 2009”. Et “si l’assistance du gouvernement réduirait la probabilité d’une faillite, nous pensons qu’elle diluerait de manière importante le capital”, ajoutent-ils.

Lors de sa première conférence de presse vendredi, le président élu des Etats-Unis Barack Obama a promis d’aider l’industrie automobile.

Le futur secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, a plaidé de son côté pour que des initiatives soient prises rapidement pour soutenir l’industrie automobile américaine, en difficulté depuis plusieurs trimestres.

Les responsables démocrates au Congrès américain ont écrit au secrétaire au Trésor Henry Paulson pour qu’il utilise le plan d’aide au système financier adopté en octobre afin d’apporter “une assistance temporaire à l’industrie automobile”.

Selon la Deutsche Bank, les autorités vont devoir débourser 10 milliards de dollars pour maintenir GM en vie en 2009/2010, et jusqu’à 25 milliards pour qu’il puisse se restructurer.

Le plan pourrait ressembler au sauvetage de Chrysler en 1979, selon Barclays Capital. Les pouvoirs public avaient alors consenti un prêt d’urgence au constructeur, confronté à la crise pétrolière et à la concurrence japonaise, pour lui éviter la faillite.

Lors des trois mois achevés fin septembre, GM a enregistré une perte nette de 2,5 milliards de dollars. Rapportée au nombre d’actions, elle atteint 7,35 dollars, alors que les analystes tablaient sur des dégâts limités à 3,7 dollars. Depuis 2005, GM cumule plus de 70 milliards de dollars de pertes nettes.