Allemagne : appels à l’aide des constructeurs automobiles, Berlin fait marche arière

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és de Ford, le 3 novembre 2008 à Saarlouis (Allemagne) (Photo : Torsten Silz)

[12/11/2008 14:23:27] BERLIN (AFP) Les appels à l’aide des constructeurs automobiles envers le gouvernement allemand se multipliaient mercredi, alors que l’équipe d’Angela Merkel, divisée sur ce dossier, a fait machine arrière sur les modalités de son soutien au secteur.

Après Opel, filiale de General Motors, c’est un autre américain implanté en Allemagne, Ford, qui s’est tourné vers le gouvernement pour l’appeler à la rescousse. “Nous avons envoyé une lettre le même jour qu’Opel”, a confirmé au quotidien Süddeutsche Zeitung de mercredi un porte-parole de Ford.

Les deux constructeurs plaident auprès du gouvernement allemand pour des incitations fiscales pour l’achat de nouvelles voitures, afin de relancer la demande.

Le patron d’Audi, filiale du numéro un européen Volkswagen, Rudolf Stadler, est pour sa part en faveur d’une “prime à la casse” qui inciterait les ménages à changer de voiture, explique-t-il dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) mercredi. Il craint en outre des distorsions de concurrence avec les constructeurs américains, soutenus par Washington.

“Si les Etats-Unis soutiennent leur industrie automobile, l’Union européenne serait bien inspirée de faire de même”, ajoute-t-il. Le futur président américain Barack Obama a d’ores et déjà indiqué vouloir venir en aide à General Motors, Ford et consorts.

La fédération de l’industrie automobile VDIK a elle aussi réclamé dans un communiqué une prime qui serait versée aux ménages qui mettent leur vieux véhicule à la casse, estimant qu’une telle mesure serait “une incitation à troquer les vieilles guimbardes contre des nouvelles voitures respectueuses de l’environnement”.

La semaine dernière, Berlin avait décidé, dans le cadre de sa série de mesures de soutien à la conjoncture, que les automobilistes qui feraient immatriculer une nouvelle voiture en 2009 seraient exonérés, pendant un an ou deux, de la taxe annuelle sur les véhicules.

Mais devant la résistance des députés SPD, pour qui cette mesure était en contradiction avec les objectifs de protection de l’environnement affichés par le gouvernement, l’exonération a finalement été limitée aux voitures achetées pendant le premier semestre 2009.

“Il est sensé d’offrir cette possibilité sur une période concentrée, pour stimuler les achats de voitures tout de suite”, a commenté mercredi lors d’un point de presse le porte-parole du gouvernement Thomas Steg, évoquant en outre “des éclaircissements et précisions” intervenus ces derniers jours.

La fédération VDIK s’est insurgée contre le revirement du gouvernement, critiquant “les allées et venues permanentes (qui) conduisent à l’incertitude des consommateurs et nuisent à la conjoncture automobile déjà très mauvaise”.