à côté d’un clavier d’ordinateur (Photo : Joël Saget) |
[12/11/2008 15:58:46] PARIS (AFP) Le piratage d’oeuvres sur internet, qui touche la musique, le cinéma, la télévision et le livre, a eu un impact direct négatif de l’ordre de 1,2 milliard d’euros en France l’an dernier, induisant la destruction nette de 5.000 emplois directs, selon l’estimation de deux cabinets conseil.
Selon cette enquête présentée mercredi par la société conseil Equancy et co. de Robert Zarader et le cabinet d’expertise économique Tera Consultants de Laurent Benzoni, les pertes de recettes pour la musique sont de 369 millions d’euros en 2007, impliquant une perte de 1.600 emplois directs.
Pour le cinéma, le manque à gagner est de 605 millions d’euros, conduisant à une perte de 2.400 emplois directs.
La télévision subit des pertes de recettes de 234 millions d’euros, soit 950 emplois directs perdus.
Le livre, qui reste encore assez peu touché par le piratage, enregistre une perte de recettes de 147 millions d’euros, soit 750 emplois directs en moins.
Pour les responsables de l’étude, “l’empreinte économique” de la copie illégale peut au total être estimée à une perte de 10.000 emplois (directs et indirects) en 2007, si l’on considère qu’un emploi direct dans ces secteurs soutient en moyenne la création d’un autre emploi dans le reste de l’économie.
La copie illégale crée du “chaos économique”, en empêchant le développement de l’offre future adaptée à l’évolution technologique, soulignent les auteurs de l’étude.
Pour “éviter que 10.000 autres emplois” soient à nouveau détruits d’ici à 2012, au moment de l’avènement de la +France numérique+, voulue par le gouvernement, il est “indispensable de laisser davantage d’espace économique à de nouveaux modèles innovants en garantissant une rémunération des droits de propriété intellectuelle”, relèvent-ils.
Les sénateurs ont adopté le 30 octobre en première lecture un projet de loi contre le piratage, qui vise à dissuader les internautes de télécharger illégalement une oeuvre et à inciter les professionnels à développer l’offre légale.