Logements anciens : prix en baisse sur un an, pour la 1ère fois depuis 1996, selon la Fnaim

[12/11/2008 19:27:49] PARIS (AFP)

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à Paris, photographiés le 9 octobre (Photo : Patrick Kovarik)

Après des années de hausse ininterrompue, les prix des logements anciens ont baissé sur un an, en octobre, pour la première fois depuis 1996, confirmant la crise du marché de l’immobilier en France.

Les prix des logements anciens se sont effrités de 0,7% pour la période comprise entre novembre 2007 et octobre 2008, par rapport aux 12 mois précédents, selon l’étude mensuelle publiée mercredi par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

C’est la première fois depuis 12 ans que les prix de l’ancien baissent en France, a précisé la Fnaim.

En octobre, les prix de l’ancien ont reculé de 1,2% par rapport à septembre, tant sur le marché des maisons (-1,6%) que sur celui des appartements (-0,8%), entraînant un repli total de 4,3% des prix au cours des trois derniers mois par rapport aux trois précédents.

Le retournement du marché est net après les fortes progressions des dernières années: 14,0% en 2003, 15,5% (un record) en 2004, 10,9% en 2005, 7,2% en 2006 et 3,6% en 2007.

“La chute va s’accentuer. L’année 2008 va se terminer avec une baisse des prix comprise entre 5% et 8% par rapport à 2007”, pronostique Henry Buzy-Cazeaux, délégué général de la Fnaim.

Pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris X-Nanterre, “la résistance des vendeurs et des agents immobiliers limite la baisse des prix, notamment des appartements dans les zones urbaines, qui serait sans cela plus importante”.

Pourtant, les “marges de négociation” sont désormais “beaucoup plus fortes, de l’ordre de 10% à 20%”, souligne M. Buzy-Cazaux.

Mais ces baisses de prix n’empêchent pas un effondrement des transactions dans l’ancien, dont le nombre devrait être en 2008 inférieur de 30% à celui de 2007 (700.000), selon la Fnaim.

Plus que les inquiétudes sur le pouvoir d’achat, c’est l’attitude des banques qui est la principale raison de ce coup de frein, selon la FNAIM.

“Les banques en France n’ont pas répercuté sur les crédits immobiliers la récente baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE)”, déplore M. Buzy-Cazaux.

La ministre de l’Economie Christine Lagarde a reconnu, lors d’une réunion vendredi dernier avec les professionnels du secteur dont certains ont rapporté ses propos, que les banques n’avaient pas l’obligation de répercuter cette baisse.

La hausse du taux moyen des crédits immobiliers se poursuit à un rythme mensuel moyen de l’ordre de 0,1% pour s’établir, à la fin du troisième trimestre, à 5,04%, selon une étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA publiée le 21 octobre.

Aussi, la distribution de crédits immobiliers s’est-elle effondrée à un niveau jamais observé en France, en particulier lors de la précédente crise du début des années 90, avec un recul de 26,3% en valeur au troisième trimestre 2008 par rapport au trimestre correspondant de 2007.

Ce recul affecte les courtiers en prêts immobiliers.

“Nous allons enregistrer en 2008 une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 10% en 2008 par rapport à 2007”, reconnaît Geoffroy Bragadir, fondateur du courtier Empruntis.

Petite lueur d’espoir pour le secteur dans les mois à venir: les agents immobiliers commencent à voir revenir vers eux des particuliers qui ont perdu confiance dans la Bourse ou qui ont “cassé” leur assurance-vie et veulent investir à nouveau dans la pierre, indique M. Buzy-Cazaux.