énéral de l’OMC Pascal Lamy, le 12 novembre 2008 à Genève (Photo : Nicholas Ratzenboeck) |
[12/11/2008 21:52:08] GENÈVE (AFP) Le financement du commerce mondial s’est “gravement détérioré” depuis le début de la crise financière, accusant un manque de liquidités évalué à 25 milliards de dollars, a indiqué mercredi le directeur général de l’OMC Pascal Lamy.
“Le marché pour le financement du commerce s’est gravement détérioré ces six derniers mois et en particulier depuis septembre”, a expliqué M. Lamy à l’issue d’une réunion qu’il avait initiée avec des grandes banques commerciales et institutions financières internationales.
Et la situation devrait encore “se détériorer dans les mois qui viennent”, a-t-il prévenu, citant le point de vue des financiers réunis dans la matinée qui ont mis en exergue plusieurs problèmes majeurs fragilisant les échanges commerciaux.
“L’un est un manque de liquidités pour le financement des crédits soutenant le commerce. Le deuxième est une réévaluation générale des risques due autant à la crise financière qu’au ralentissement de l’économie mondiale”, a ajouté le responsable, préconisant des actions gouvernementales pour combler ce manque de liquidités disponibles.
La question est d’autant plus cruciale que “90% du commerce international est basé sur des crédits à court terme”, selon l’OMC qui a déjà reçu de nombreux appels de ses Etats membres, dont des pays en voie de développement, faisant état de “problèmes pour le financement de leurs activités commerciales”.
M. Lamy a précisé lors d’une conférence de presse qu’il allait envoyer un message à la réunion du G20 qui se tient samedi à Washington, pour rappeler l’importance de ces financements. Une baisse des échanges étant à même d’aggraver les problèmes économiques rencontrés par les pays.
“Le commerce est l’oxygène pour les pays en développement. Faisons en sorte que l’oxygène ne manque pas”, a-t-il insisté citant le responsable du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique.
La crise actuelle rend encore plus “souhaitable” la conclusion du cycle de Doha pour la libéralisation des échanges, a encore souligné Pascal Lamy qui s’est porté candidat à sa propre succession dans l’espoir de conclure le cycle engagé en 2001.