[12/11/2008 22:29:54] NEW YORK (AFP)
à la Bourse de New York, le 10 novembre 2008 (Photo : Spencer Platt) |
La Bourse de New York a fini en forte baisse mercredi pour la troisième séance d’affilée, paniquée par la déprime du consommateur américain à l’approche des fêtes: le Dow Jones a chuté de 4,73% et le Nasdaq 5,17%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 411,30 points, à 8.282,66 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 81,69 points, à 1.499,21 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a cédé 5,19% (46,65 points), à 852,30 points.
Depuis le début de la semaine, le Dow Jones accumule une perte de 7,4%.
“Le marché teste ses niveaux planchers”, a constaté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Si le Dow Jones et le S&P 500 ont encore réussi à se maintenir au dessus de leurs plus bas niveaux du mois d’octobre, le Nasdaq n’avait plus fini aussi bas depuis 5 ans et demi.
“C’est comme un toit pas solide avec beaucoup de neige dessus. Soit la neige fond, soit ça craque”, a ajouté le stratégiste, en prévoyant des “ventes très agressives” si les seuils de résistance devaient céder.
Plombant la séance, dès l’ouverture, le distributeur d’électronique grand public Best Buy a décrit la période actuelle comme le climat le plus difficile pour les consommateurs depuis sa fondation il y a 42 ans, le conduisant à anticiper un repli marqué des ventes de Noël. Le titre Best Buy a cédé 8,00% à 21,97 dollars.
“Les preuves se multiplient que les consommateurs ont fermé leur porte-monnaie”, a expliqué M. Blicksilver.
La place new-yorkaise s’est enfoncée après la conférence de presse tenue par le secrétaire au Trésor Henry Paulson pour clarifier sa position sur le plan de sauvetage du système financier (TARP).
Il a annoncé renoncer au rachat d’actifs invendables des banques, estimant qu’il était plus efficace d’investir directement au capital de ces établissements. Le ministre a aussi estimé que ce changement de cap permettrait de répondre aux besoins en capital des institutions non financières.
“Ses propos suggèrent qu’une partie du plan original était mal conçue et que l’effondrement de l’économie pourrait s’accentuer”, a commenté Al Goldman, de Wachovia Securities.
“Le marché reste soumis à des fortes pressions. La détente du marché du crédit interbancaire ne change pas la réalité, qui est que l’on se dirige vers une récession mondiale”, a commenté Lindsey Piegza, de FTN Financial.
“Ce n’est pas positif pour le marché, qui voit encore l’adoption de mesures visant à apporter un soutien artificiel au système”, a-t-elle ajouté.
Le secteur financier a été particulièrement malmené: Citigroup a cédé 10,74%, à 9,64 dollars, tombant au plus bas depuis 27 ans. Goldman Sachs a perdu 10,57%, à 66,79 dollars, et Morgan Stanley 15,20%, à 11,94 dollars.
Parmi les 30 valeurs composant le Dow Jones, seul General Motors a fini dans le vert. Le titre du constructeur automobile, tombé mardi au plus bas depuis 1943, a rebondi de 5,48% à 3,08 dollars.
M. Paulson venait pourtant d’exclure l’utilisatio des fonds de son plan pour soutenir l’industrie automobile.
Les valeurs technologiques, très sensibles à la tenue de la consommation, ont accusé le choc. Google a lâché 6,72% à 290,10 dollars, au plus bas depuis 2005. De nombreux analystes ont réduit leurs prévisions de bénéfices pour le géant de l’internet, “craignant que le ralentissement économique mondial n’affecte ses ventes d’espaces publicitaires en ligne”.
Les valeurs liées aux matières premières, qui pèsent lourd dans les indices, ont également tiré le marché vers le bas, alors que le baril de pétrole évolue à ses niveaux de mars 2007. Le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, a cédé 5,12% à 68,93 dollars. Le géant de l’aluminium Alcoa a reculé de 7,04% à 10,17 dollars.
Fermé mardi pour cause de jour férié, le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,665%, contre 3,760% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,190%, contre 4,214% lundi.