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| Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget) |
[13/11/2008 12:10:42] LONDRES (AFP) L’euro reculait face au dollar jeudi en début d’échanges européens, après l’annonce du volte-face de Washington qui a renoncé à acheter les actifs toxiques des banques dans un contexte de craintes persistantes sur les marchés, tandis que la livre sterling cotait au plus bas.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro cotait 1,2490 dollar contre 1,2505 dollar mercredi soir à 22H00 GMT.
La monnaie unique s’appréciait en revanche face à la monnaie nippone à 120,00 yens contre 118,19 yens la veille.
Le dollar grimpait lui aussi face à la devise japonaise à 96,15 yens contre 94,61 yens mercredi soir.
Premier indicateur des échanges européens, la croissance de l’Allemagne a fait trébucher la monnaie unique : la première économie de la zone euro a affiché une récession technique avec deux trimestres consécutifs de recul de son Produit intérieur brut.
La monnaie unique souffrait par ailleurs de la frilosité des investisseurs, qui tendent à se reporter vers le dollar, monnaie refuge traditionnelle, en période de fortes incertitudes.
“Plusieurs facteurs pèsent sur le moral des investisseurs : les avertissements sur résultats de grandes entreprises américaines, les incertitudes qui pèsent toujours sur l’avenir de General Motors, le retard dans le plan de sauvetage islandais et la chute du rouble russe”, commentaient ainsi les analystes de Barclays Capital.
“Les marchés n’ont pas encore assez intégré dans leurs échanges les risques de la crise du crédit, et les couples de devises sensibles à la prise de risque, comme l’euro-yen et le dollar australien-franc suisse, pourraient connaître de nouvelles turbulences, même s’ils sont déjà à des plus bas de 30 ans”, ajoutaient-ils.
L’euro pourrait encore chuter avec le discours de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, attendu jeudi dans la journée par les cambistes.
Les acteurs du marché pourraient se remettre à vendre de l’euro dans l’attente de futures baisses des taux de la BCE, selon des analystes.
Mercredi, la monnaie nippone avait nettement grimpé, le billet vert passant sous la barre des 95 yens après les déclarations du secrétaire américain au Trésor Henry Paulson qui a renoncé à racheter les actifs invendables des banques, contrairement à ce qui était prévu initialement dans le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars adopté en octobre par le Congrès américain.
Autre victime de la crise financière, la livre sterling évoluait toujours au plus bas face à l’euro : elle avait touché mercredi un seuil historique à 1,1890 euro pour une livre.
Elle s’enfermait dans un cycle de baisse face au dollar, touchant un nouveau plus bas jeudi vers 07H40 GMT, à 1,4807 dollar pour une livre.
“L’annonce par la Banque d’Angleterre que le Royaume-Uni était déjà en récession et que la baisse du PIB serait de 2% l’an prochain sera confirmée par le discours de pré-budget du chancelier (Alistair) Darling dans deux semaines”, anticipaient les analystes de BNP Paribas, prédisant dans l’intervalle de nouvelles pertes de la livre.
La devise britannique reculait face à l’euro à 83,62 pence et face au dollar à 1,4885 dollar.
La monnaie helvétique s’appréciait face à l’euro à 1,4928 franc suisse pour un euro, et reculait face au dollar à 1,1925 franc suisse pour un dollar.
L’once d’or valait 714,97 dollars contre 724,75 dollars la veille au fixing du soir.
