Grande Bretagne : British Telecom ajoute à la récession en supprimant 10.000 emplois

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à Londres, le 13 novembre 2008 (Photo : Leon Neal)

[13/11/2008 14:55:41] LONDRES (AFP) Alors que tous les voyants économiques sont au rouge au Royaume-Uni et que les suppressions d’emplois accélèrent fortement, l’opérateur téléphonique BT a assené un coup supplémentaire jeudi en annonçant un énorme plan social visant à supprimer 10.000 postes d’ici fin mars.

L’opérateur a tiré ainsi les conséquences du piètre bénéfice dégagé au deuxième trimestre par sa division internationale BT Global Services, malgré un chiffre d’affaires en hausse de 15%.

“Trois de nos branches d’activité, BT Retail (détail), BT Wholesale (gros) et Openreach (qui s’occupe du débouclage) sont en ligne avec les objectifs ou au-delà”, a noté le directeur général Ian Livingston dans un communiqué, “mais les bénéfices de BT Global Services ne sont simplement pas suffisants et nous prenons une action décisive pour remettre les choses en place”, a-t-il dit.

La mauvaise performance de cette branche était connue depuis le 31 octobre, où BT avait lancé un avertissement sur résultat inattendu, annonçant du même coup le remerciement du directeur général français de cette branche, François Barrault, remplacé immédiatement par le directeur financier Hanif Lalani.

Mais l’ampleur des suppressions d’emplois, dont 4.000 sont déjà effectives, a été un choc jeudi, d’autant que M. Livingston a laissé entendre qu’il pourrait y en avoir d’autres. “Nous avons besoin de continuer à faire des économies”, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse.

Le groupe va ainsi supprimer 6,4% de ses 160.000 emplois, pour la plupart des emplois temporaires ou sous contrat externe. Les emplois directs seront réduits de 4%, généralement par des départs volontaires, les emplois indirects de 12%. La plupart des suppressions visent le Royaume-Uni.

La nouvelle a été particulièrement bien accueillie à la Bourse de Londres où BT a gagné quelque 10% tout au long de la journée. “Nous restons positifs sur le titre alors que de nouvelles mesures d’économies sont annoncées”, se félicitait ainsi Investec.

L’annonce de BT arrive dans une semaine particulièrement rude pour l’économie britannique, et particulièrement l’emploi. Alors que la Banque d’Angleterre n’exclut plus un recul du Produit intérieur brut de 2% l’an prochain, les chiffres de chômage publiés mercredi ont montré une aggravation, le taux atteignant un sommet depuis 1997 à 5,8%.

Ces chiffres ont été corroborés depuis lundi par un flot d’annonces de suppressions d’emplois dans divers secteurs, avant celle de BT : le câblo-opérateur Virgin Media va ainsi supprimr 2.200 emplois d’ici à 2012, Yell (les pages jaunes) 1.300 sur l’année à venir, le constructeur Taylor Wimpey 1.000 supplémentaires, le groupe technologique Psion plus de 200, le pharmacien GlaxoSmithKline 620 d’ici à 2013.

John Cridland, le vice-directeur général de la CBI, principale formation patronale, a prédit que “le coût humain de ce ralentissement sera malheureusement supérieur à ce qui avait initialement été anticipé”.

Le gouvernement a déjà laissé entendre qu’il ouvrirait grand les vannes du budget l’an prochain et le porte-parole du Premier ministre Gordon Brown a assuré que celui-ci “avait une grande compassion pour les personnes concernées” par ces suppressions d’emplois, soulignant “le traumatisme” qu’elles endurent.

Il a cependant assuré qu’il y avait encore “des opportunités considérables” d’embauches dans le pays, avec selon lui 580.000 postes vacants dans l’ensemble des secteurs.

Dave Prentis, le secrétaire général du syndicat Unison, a demandé au gouvernement “d’agir immédiatement”. “Il a fait en sorte de sauver les banquiers, il doit maintement agir pour protéger