Le ralentissement économique a fait chuter les échanges des USA en septembre

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Conteneurs dans le port d’Oakland en Californie, le 30 octobre 2008 (Photo : Justin Sullivan)

[13/11/2008 22:05:23] WASHINGTON (AFP) Le ralentissement économique a frappé de plein fouet les échanges des Etats-Unis avec le reste du monde en septembre, avec une contraction d’une ampleur jamais vue de leurs importations, mais aussi une forte baisse des exportations qui soutenaient naguère leur croissance.

Les importations ont enregistré le plus grand recul mensuel jamais constaté dans les données du département au Commerce, baissant de 5,6%, à 211,9 milliards de dollars, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère.

Les exportations, à 155,4 milliards de dollars, n’avaient quant à elles jamais autant baissé (-6,0%) depuis septembre 2001, un mois marqué par des attentats à New York et Washington.

Après avoir atteint leur record historique en juillet, exportations et importations sont ainsi revenues aux alentours de leur niveau d’avril.

Le déficit commercial en septembre est ressorti en baisse de 4,4% par rapport à août, à 56,5 milliards de dollars.

“L’effet positif des prix du pétrole”, en chute depuis juillet, est la seule bonne nouvelle, selon Elsa Dargent, de Natixis, qui relève qu'”en excluant les produits pétroliers, le déficit commercial s’est creusé”.

Les importations de produits pétroliers ont chuté de 15,7% en septembre par rapport au mois précédent pour s’établir à 37,0 milliards de dollars. Les Etats-Unis n’avaient pas importé aussi peu de pétrole (253,3 millions de barils) depuis février 2003.

D’autres catégories de biens ont vu leurs importations fortement baisser, témoignant de la faiblesse de l’activité économique aux Etats-Unis en septembre.

C’est le cas des fournitures et matériaux industriels (-9,9% à 65,7 milliards de dollars), des biens de consommation (-7,9% à 40,1 milliards) ainsi que des véhicules et pièces automobiles (-3,8% à 18,6 milliards). Les importations de biens d’investissement augmentent (+1,3% à 38,8 milliards).

Le recul continu des exportations, qui avaient fourni un précieux relais à la croissance américaine au premier semestre, témoigne du ralentissement économique mondial et de l’impact du renforcement du dollar.

Parmi les biens exportés, la baisse est sensible dans les fournitures et matériaux industriels (-10,9% à 33,3 milliards de dollars) et les biens d’investissement (-10,0% à 38,1 milliards de dollars). Les biens de consommation (-3,7% à 13,5 milliards) et les véhicules et pièces automobiles (-1,4% à 10,3 milliards) sont moins affectés.

Le pays qui tire son épingle du jeu dans un contexte de consommation déprimée est la Chine, traditionnel producteur de produits à prix bas, qui a battu un nouveau record d’exportations vers les Etats-Unis (33,1 milliards de dollars). Le déficit avec ce pays s’est creusé à 27,8 milliards de dollars, rendant la Chine à elle seule responsable de 49% du déficit commercial américain.

“Si le déficit commercial avec la Chine et les autres exportateurs asiatiques était réduit de 200 milliards de dollars (par an, ndlr), le PIB augmenterait d’au moins 300 milliards de dollars et environ 2 millions d’emplois industriels pourraient être recréés”, estime Peter Morici, professeur d’économie à l’Université du Maryland.

En octobre, la tendance à la baisse des importations ne devrait pas s’inverser, les consommateurs américains réduisant leurs dépenses. Les entreprises américaines sont également très pessimistes sur leurs perspectives à l’exportation, a relevé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.