Le Groupe de Rio accueille Cuba dans ses rangs et interpelle le G-20

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éunion du Goupe de Rio à Zacatecas, dans le nord du Mexique, le 13 novembre 2008 (Photo : Alfredo Estrella)

[14/11/2008 00:23:48] ZACATECAS (AFP) Le Groupe de Rio a accueilli jeudi Cuba comme 23e pays membre, et demandera au sommet du G-20 consacré à la crise financière, samedi à Washington, d’éviter “une contraction draconienne des ressources financières” à destination des pays en développement.

L’Argentine, le Brésil et le Mexique, seuls pays latino-américains présents au sein du G-20, seront chargés de porter ce message, transmis par la 27e réunion ministérielle du Groupe de Rio, depuis Zacatecas, dans le nord du Mexique, actuel président de l’organisation régionale.

La résolution de la crise financière “demande une réponse globale concertée, avec la participation universelle, démocratique et équitable de l’ensemble de la communauté internationale, et qui inclut les pays en développement”, affirme la déclaration finale de la réunion.

Le vice-ministre cubain des Affaires étrangères, Abelardo Moreno, assistait à cette réunion dont la mission était de tenter de “réduire l’impact” de la crise financière mondiale.

L’entrée de Cuba au Groupe de Rio est un signe de volonté d’intégration de la part du régime castriste, toujours sous le coup d’un embargo de la part des Etats-Unis depuis près d’un demi-siècle, et un apport spectaculaire à l’envergure politique de l’organisation régionale.

L’ordre du jour de la réunion de Zacatecas, axé sur la crise financière mondiale, prévoyait aussi l’examen des conséquences, pour la région, de l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

“La participation d’un nombre croissant d’Etats d’Amérique latine et des Caraïbes est un élément capital pour le renforcement du Groupe de Rio”, souligne un document préparé par la réunion de Zacatecas.

L’entrée de Cuba “renforce le Groupe de Rio à un moment où la dynamique mondiale exige des organisations régionales comptant sur l’apport de tous”, s’est réjoui le ministre panaméen des Affaires étrangères, Samuel Lewis.

“Cuba participera demain (vendredi) pour la première fois à une conférence du Groupe de Rio au niveau des directeurs de la politique extérieure des ministères”, pour préparer un sommet de l’Amérique latine et des Caraïbes au Brésil en décembre, a-t-il ajouté.

Les Etats du Groupe de Rio ont décidé d’accueillir Cuba en raison des “marques d’intérêt et d’approche positive” qu’il a prodiguées à plusieurs d’entre eux, selon un des documents signés par la réunion.

A l’approche du sommet de Washington, le Groupe de Rio a manifesté son inquiétude quant aux répercussions de la crise financière mondiale sur les économies les plus fragiles de la région.

La Jamaïque, par exemple, a exposé la situation la plus difficile que puisse avoir un petit pays de la région, très endetté, a indiqué la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa.

Au-delà de la perspective du sommet du G-20, le Groupe de Rio a souligné l’importance, “plus que jamais”, d’un “succès” de la Conférence de suivi sur le financement du développement, à Doha en décembre.

Seuls les chefs de la diplomatie du Panama, du Guatemala, du Guyana, du Honduras et de la République dominicaine avaient fait le déplacement à Zacatecas. A part le Mexique, les autres pays membres (Argentine, Belize, Bolivie, Brésil, Chili, Costa Rica, Equateur, El Salvador, Haïti, Jamaïque, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela) étaient représentés par des hauts fonctionnaires.

Le groupe de Rio, purement latino-américain, a été créé en 1986 pour se démarquer de l’Organisation des Etats américains, qui siège à Washington.