Sommet UE-Russie à Nice quelques heures du G20

[14/11/2008 15:17:40] NICE (AFP)

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é Manuel Barroso, Nicolas Sarkozy, Dmitri Medvedev, le maire de Nice Christian Estrosi et Javier Solana, le 14 novembre 2008 à Nice (Photo : Valery Hache)

Russes et Européens espèrent trouver vendredi une position commune avant le sommet international de Washington sur la crise financière, signe de leur volonté de surmonter le froid jeté par l’intervention russe en Géorgie en août.

Le président russe Dmitri Medvedev a retrouvé son homologue français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’Union européenne, et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso au Palais des Sardes, dans le Vieux Nice (sud de la France), vers 10h30 (09h30 GMT).

Les discussions de ce sommet UE-Russie devaient durer quatre heures à peine et être largement consacrées au sommet des grands pays industrialisés et émergents à Washington sur la crise financière, où les trois hommes doivent se rendre dans la foulée.

Les dirigeants russes et européens, qui sont confrontés à un climat économique de plus en plus difficile, ont multiplié les signes de convergence sur ce sujet ces derniers jours.

Devant des hommes d’affaires à Cannes, près de Nice, Dmitri Medvedev a repris jeudi à son compte de nombreuses demandes des Européens pour ce sommet, à commencer par celle d’une refonte du système financier international et de ses grandes institutions, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Il semble ainsi prêt à faire alliance avec les Européens face à des Etats-Unis plus réticents.

Si le président américain sortant George W. Bush s’est prononcé jeudi pour jeter les bases de futures réformes du système financier – y compris du FMI et de la Banque mondiale – il s’est dit opposé à toute volonté de “réinventer le système”.

Ce rapprochement sur la crise financière devrait alimenter la volonté des Russes et des Européens de surmonter les tensions nées de l’intervention militaire russe en Géorgie en août.

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ésident français Nicolas Sarkozy (G) et son homologue russe Dmitri Medvedev, le 14 novembre 2008 à Nice (Photo : Valéry Hache)

Cette guerre a permis à la Russie de conforter sa mainmise sur les régions séparatistes géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du sud – Moscou reconnaissant leur indépendance – malgré la condamnation par les Occidentaux d’une violation de l’intégrité territoriale de ce pays appelé à rejoindre l’Otan.

Les pays de l’UE, qui avaient suspendu leurs négociations avec Moscou sur un partenariat renforcé le 1er septembre, ont finalement accepté lundi de les reprendre. Même si la condition qu’ils avaient initialement posée – le retour de l’armée russe à ses positions d’avant le conflit – n’a pas été totalement respectée.

La date exacte de reprise de ces pourparlers devrait être annoncée vendredi. Ce sera sans doute fin novembre, après la reprise des négociations de Genève sur le Caucase le 18, où les Européens espèrent que les Russes se montreront plus “constructifs” que lors de leur lancement le 15 octobre.

Malgré cette volonté de réchauffement, les Européens devraient interroger le président russe sur sa récente menace de déployer dans leur enclave de Kaliningrad, frontalière de l’UE, des missiles Iskander au cas où les Etats-Unis déploieraient comme prévu leur bouclier anti-missile en Pologne.

Un bouclier que les Russes ont toujours perçu comme une menace directe à leur sécurité.

Nicolas Sarkozy a exprimé “des réserves importantes” sur les déclarations de M. Medvedev, et la Commission européenne a souligné que déployer de tels missiles “n’améliorerait pas la sécurité en Europe”.

Les Européens estiment aussi que leur déploiement ne serait guère compatible avec la proposition russe de nouveau “pacte de sécurité” pan-européen. Le président Sarkozy a proposé qu’elle soit discutée dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) l’an prochain.