[15/11/2008 21:02:55] WASHINGTON (AFP)
éunis à Washington le 15 novembre 2008 (Photo : Rainer Jansen) |
Le groupe des grands pays industrialisés et émergents (G20) s’est dit samedi “déterminé à renforcer sa coopération” pour restaurer la croissance mondiale et réformer le système financier, dans un communiqué officiel diffusé à l’issue de son sommet de Washington.
Face à des “conditions économiques dégradées au niveau mondial, nous sommes tombés d’accord sur la nécessité d’une (…) coopération macro-économique plus étroite pour restaurer la croissance”, indiqué le communiqué.
Le G20 a énuméré une série d'”actions immédiates”: adopter toute mesure “supplémentaire pour stabiliser le système financier”, “reconnaître l’importance du soutien que la politique monétaire peut apporter” mais selon la situation de chaque pays, “utiliser des mesures budgétaires pour stimuler la demande interne avec des résultats rapides” tout en maintenant l’objectif d’un équilibre des comptes publics.
Le G20 est d’accord sur “la nécessité d’une relance coordonnée, concertée de l’action économique”, a affirmé le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside l’Union européenne.
ésident français Nicolas Sarkozy et le président américain George W. Bush, à Washington le 15 novembre 2008 (Photo : Jim Watson) |
Lors du sommet, le G20 s’est en outre entendu sur un d’action, une liste de mesures “à haute priorité qui doivent être achevées avant le 31 mars 2009” afin de rétablir la confiance dans le système financier.
A la satisfaction des Américains et des Canadiens, très soucieux de leur souveraineté, le G20 a souligné que “la régulation relève avant tout de la responsabilité des régulateurs nationaux”, principale “ligne de défense contre les instabilités des marchés. Il a cependant recommandé une intensification de la “coopération internationale entre régulateurs” et un renforcement des “normes internationales où cela est nécessaire”.
“En consultation avec d’autres économies et organisations, et en utilisant les recommandations d’experts, nous demandons à nos ministres des Finances de formuler” des propositions dans cinq domaines qui devront être soumises d’ici le 31 mars 2009, a indiqué le G20.
Il s’agira d’abord “d’atténuer le caractère procyclique (accentuant une expansion ou une contraction économique) dans les politiques de régulation”.
Les ministres devront aussi faire des propositions sur “l’harmonisation des normes comptables”, “le renforcement des marchés de produits dérivés et la réduction de leurs risques systémiques”, “la révision des pratiques en matière de rémunération (des cadres d’établissements financiers, ndlr) en ce qui concerne l’incitation à la prise de risque”.
Carte des pays membres du G20 |
Enfin, ils devront étudier une “révision du mandat, de la gouvernance et des besoins en ressources des institutions financières internationales.
Pour M. Sarkozy, le G20 est tombé d’accord sur l’établissement “d’une nouvelle gouvernance économique mondiale”.
Les dirigeants du G20 se sont également engagés à accroître la représentation des pays en développement au sein du FMI et de la Banque mondiale, selon le communiqué.
Le G20 a préconisé d'”aider les économies émergentes et en développement (…) à avoir accès” à des financements, en soulignant le “rôle important du FMI”. Le G20 a promis d'”encourager la banque mondiale et les autres banques multilatérales de développement” à épauler les pays en développement en détresse. Enfin, le G20 recommande que ces institutions multilatérales soient “dotées de ressources suffisantes”.
Ils ont convenu de se retrouver avant le 30 avril 2009 “afin de vérifier la mise en oeuvre des principes et décisions” sur lesquels ils se sont mis d’accord samedi.
Le deuxième sommet devrait se tenir en Grande-Bretagne, ce pays prenant l’an prochain la présidence du G20. Le président français a proposé qu’il se déroule à Londres.
Soucieux, comme l’a conseillé le président américain George W. Bush, de ne pas se laisser tenter par le protectionnisme, le G20 a demandé aussi samedi dans son communiqué un accord avant la fin de l’année pour relancer les négociations de l’OMC de libéralisation des échanges mondiaux.