îne d’assemblage d’automobiles Opel, à Eisenach, le 24 janvier 2008 (Photo : Jens-Ulrich Koch) |
[16/11/2008 11:26:35] BERLIN (AFP) Berlin envisage de se porter au secours de l’ensemble de l’industrie automobile allemande après le SOS du constructeur Opel dont les besoins de financement s’éleveraient à au moins un milliard d’euros, rapporte dimanche la presse.
L’industrie automobile emploie quelque 750.000 personnes en Allemagne où elle constitue un secteur clé de la première puissance économique européenne.
La chancelière conservatrice Angela Merkel a convoqué pour lundi une réunion de crise avec les responsables d’Opel, filiale allemande de l’américain General Motors (GM), lui-même au bord du dépôt de bilan.
Egalement lundi, et pour ne pas être en reste, Frank-Walter Steinmeier, le ministre social-démocrate des Affaires étrangères et rival de Mme Merkel aux élections de septembre, a invité à son ministère les dirigeants des comités d’entreprises des principaux constructeurs automobiles, ainsi que le chef du puissant syndicat IG-Metall, Berthold Huberon.
Mardi, le ministre des Finances Peer Steinbrück, un social-démocrate, et le ministre de l’Economie, Michael Glos, un conservateur, ont prévu de rencontrer les responsables des quatre Etats où les usines Opel emploient plus de 25.000 personnes pour discuter de mesures d’aide.
Opel a lancé vendredi un SOS en demandant à l’Etat fédéral allemand et aux gouvernements régionaux de Hesse, de Rhénanie du Nord-Westphalie, de Rhénanie-Palatinat et de Thuringe de se porter caution pour assurer son financement.
Ces garanties seront nécessaires “si la situation économique chez General Motors venait encore à se dégrader”, selon Opel.
Selon le magazine allemand Focus à paraître lundi, “il manque à Opel deux milliards d’euros, que [GM] ne peut pas lui verser”.
Selon l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi, GM “a des dettes envers Opel de plusieurs milliards d’euros, sous forme de reconnaissance de dettes”.
Roland Koch, ministre-président de Hesse, a estimé, dans une interview à la radio Deutschlandfunk, que les besoins d’Opel s’élevaient à “environ un milliard d’euros”.
Selon lui, le gouvernement fédéral pourrait se porter garant d’un peu moins des deux-tiers de cette somme, et les quatre Etats régionaux du reste.
Mais, a-t-il averti en faisant référence aux dettes de GM, “nous ne sommes pas prêts en Allemagne à avancer l’argent dont l’Amérique nous priverait par inaptitude”.
Des garanties publiques à Opel pourraient n’être qu’un “premier pas”, a estimé pour sa part le ministre-président de la Rhénanie du Nord-Westphalie, Jürgen Rüttgers.
Et d’ajouter au journal Bild am Sonntag: “nous devons aider l’industrie automobile allemande”.
Le ministre de l’environnement, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a affirmé au journal Tagesspiegel que le gouvernement étudie “des mesures supplémentaires d’aide” pour l’ensemble de l’industrie automobile.
Parmi les mesures envisagées figurent des crédits plus importants pour l’achat de voitures neuves, associés à des taux d’intérêt plus bas pour ces crédits, ainsi qu’une “prime à la casse” pour les vieilles voitures, selon M. Gabriel.
La semaine dernière, Berlin avait déjà décidé, dans le cadre de ses mesures de soutien à la conjoncture, que les automobilistes qui feraient immatriculer une nouvelle voiture début 2009 seraient exonérés, pendant un an ou deux, de la taxe annuelle sur les véhicules.
Opel a déjà mis des milliers de salariés au chômage technique, comme nombre de grands constructeurs allemands, mettant en péril des dizaines de milliers d’autres emplois dans les entreprises sous-traitantes.
Selon l’universitaire et économiste Ferdinand Dudenhöffer, spécialiste de l’industrie automobile, “20.000 emplois vont disparaître chez les constructeurs et les sous-traitants allemands” d’ici à fin 2009, auxquels s’ajoutent “80.000 emplois à temps partiel”.