«Nous allons militer pour que Casablanca dispose d’une salle de congrès digne de
ce nom». Dans une salle comble, du Sheraton de la capitale économique du Maroc,
le premier réflexe de M. Mohamed Kettani, président d’Attijariwafa bank (AWB), a
été de prendre cet engagement et de présenter ses excuses aux dizaines d’invités
qui allaient devoir suivre debout les travaux de la «conférence économique
annuelle» de son groupe, qui se sont tenus le 13 novembre à Casablanca.
Premier groupe bancaire et financier du Maroc et du Maghreb et l’un des six
premiers en Afrique, «AWB», qui ne veut pas se contenter d’être un fournisseur
de financements aux opérateurs économiques, se soucie de cajoler cette
composante essentielle de sa clientèle.
Ce groupe, dont le principal actionnaire n’est autre que l’Omnium Nord Africain
(ONA), le groupe contrôlé par la famille royale, veut également être pour sa
clientèle corporate, au Maroc et en Afrique, un pourvoyeur d’opportunités et
d’idées.
Ayant lancé il y a deux ans «Maghreb Développement», un forum d’affaires pour
les entreprises de cette région –récemment rebaptisé «Afrique Développement»,
Attijariwafa bank s’est doté d’un autre évènement : la conférence économique qui
se veut un forum de débat.
A l’origine, l’idée était d’organiser une manifestation ponctuelle, consacrée à
la question de l’heure : la crise financière internationale. Mais «comme tout le
monde s’est mis à organiser pareille rencontre sur ce thème», explique Mouna
Kadiri, directrice de la communication, Attijariwafa bank a décidé de «sublimer»
son idée pour faire de la manifestation initiale un évènement annuel et de plus
grande envergure. Cette «conférence économique annuelle» a «pour vocation d’être
un forum régional impulsant le dialogue sur les grandes préoccupations des
opérateurs économiques (énergie, gestion des risques, etc.), et impliquant à la
fois décideurs, opérateurs et chercheurs».
Visiblement, le concept a séduit, puisque près de 500 invités –des chefs
d’entreprise en majorité-, venus du Maroc, de Tunisie, du Sénégal et du Mali, y
ont pris part. D’autant que le sujet –la crise financière internationale- était
brûlant et la brochette de conférenciers proposée –Alexandre Adler, Jacques
Attali, Gildas de Nercy (responsable de la recherche à Exane-BNP Paribas, et
Professeur Eui-Gak Hwang, du Centre international pour le développement de
l’Asie de l’Est) était de belle facture.
Représenté par le ministre des Finances et de l’Economie, le gouvernement
n’était pas, lui aussi, peu heureux d’avoir aussi pu disposer d’une tribune de
choix pour vendre l’image d’un Maroc qui gagne et peut continuer à le faire.
Malgré la crise.