Grande-Bretagne : le patronat prédit une récession “plus forte et plus longue”

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Le logo de la Banque d’Angleterre (Photo : Carl de Souza)

[17/11/2008 10:23:29] LONDRES (AFP) La confédération patronale britannique, la CBI, a fortement abaissé ses prévisions de croissance annuelle lundi, prédisant pour le pays une récession “plus forte et plus longue” qu’initialement envisagé, marquée par un recul de 1,7% du Produit intérieur brut (PIB) en 2009.

Dans ses précédentes prévisions, publiées juste avant la chute de la banque américaine Lehman Brothers en septembre, la CBI voyait encore une faible croissance de 0,3% pour l’an prochain. Un recul du PIB de 1,7% serait le pire depuis 1991.

La CBI a aussi révisé en baisse sa prévision de croissance pour cette année, de 1,1% à 0,8%.

Elle prédit ainsi un recul du PIB de 0,8% au quatrième trimestre par rapport au troisième, après déjà 0% au deuxième trimestre et -0,5% au troisième. “L’économie se contractera encore pendant les trois (premiers trimestres de 2009) avant d’entamer une lente reprise en 2010”, écrit l’organisation.

Au pire de la situation, le pays aura 2,9 millions de chômeurs, selon elle, soit un taux de chômage de 9%. Ce taux était à fin septembre de 5,8%, un plus haut déjà depuis 1997.

Parallèlement, l’inflation tomberait de 4,2% ce trimestre à 1,7% d’ici à fin 2009, soit en dessous de la cible de 2% fixée par la Banque d’Angleterre, et 1,2% en moyenne en 2010. Du coup la Banque d’Angleterre pourrait amener son taux directeur à 1,5%. Il est actuellement de 3%, après une baisse-massue de un point et demi de pourcentage le 6 novembre.

“Etant donné la rapidité et la force avec lesquelles le ralentissement a frappé notre économie, nous avons réévalué et abaissé nos prévisions de croissance”, a noté John Cridland, vice-directeur général de la CBI.

“La nature mouvante et mondiale de cette crise signifie qu’il est impossible de regarder au loin avec la moindre certitude, mais il est clair que la récession courte et peu profonde que nous envisagions sera probablement plus longue et plus profonde”, a-t-il dit.

“Une conséquence indésirable de cette situation sera une perte d’emploi importante, dont beaucoup dans des secteurs relativement épargnés jusqu’à maintenant”, a-il prédit.