[17/11/2008 20:02:15] NEW YORK (AFP)
à Washington (Photo : Mandel Ngan) |
La banque américaine Citigroup, sortie très affaiblie de la crise financière, a annoncé lundi qu’elle allait tailler massivement dans ses effectifs, avec la disparition projetée de 50.000 emplois dans les prochains mois, sans pour autant convaincre un marché sceptique.
Ces suppressions d’emplois “se feront pour moitié via les cessions d’actifs en cours, le reste par quelques départs volontaires et par des licenciements secs”, a-t-on précisé chez l’ancien numéro un mondial de la banque.
Citigroup, l’un des établissements les plus touchés dans le monde par les conséquences de la crise du “subprime”, a demandé à ses employés de nouveaux efforts pour arriver à “entamer 2009 plus fort qu’en 2008”.
L’un des éléments-clés de ce plan est la “réduction à court terme de 20% des effectifs par rapport à leurs sommets”, selon les documents, postés sur internet, venant appuyer une présentation que devait effectuer le directeur général Vikram Pandit à l’ensemble des employés du groupe.
Les effectifs mondiaux de la banque avaient atteint un maximum de 375.000 personnes à la fin 2007. Ils étaient tombés à 352.000 fin septembre et devraient être ramenés rapidement autour de 300.000 personnes, selon la direction.
La banque veut aussi intensifier ses réductions de coûts, en abaissant ses dépenses de 20%, autour de 50-52 milliards de dollars l’an prochain.
Le message, s’il s’adressait en premier lieu aux salariés du groupe, visait aussi la communauté financière.
Cette dernière affiche en effet un scepticisme croissant quant à la capacité de Citigroup de survivre à la crise, en dépit de l’aide de 25 milliards de dollars récemment apportée par l’Etat fédéral.
L’action Citigroup a perdu 24% la semaine dernière et plus de 70% cette année. Elle était stable à 9,52 dollars vers 16H00 GMT, après avoir regagné l’essentiel du terrain perdu après l’ouverture de Wall Street.
Selon Douglas McIntyre, analyste du site 247Wallstreet, “la question est de savoir si Citigroup sera la prochaine Wachovia”, qui a dû se vendre à sa concurrente Wells Fargo, “ou le prochain AIG”, l’assureur renfloué pour plus de 150 milliards de dollars par l’Etat.
Devant la persistance des difficultés de Citigroup, Washington “pourrait faire pression sur la direction pour que l’entreprise soit vendue au meilleur offrant du secteur”, selon cet analyste.
Citigroup, en pertes depuis quatre trimestres consécutifs, a déjà levé depuis l’an dernier plus de 50 milliards de dollars pour se renflouer –notamment en faisant appel à des fonds souverains du Moyen-Orient et d’Asie–, réduit son portefeuille d’actifs de plus de 100 milliards de dollars, cédé plusieurs activités et réorganisé ses différentes activités.
La banque estime être maintenant en bonne position.
Dans sa présentation aux salariés, M. Pandit, maître d’oeuvre du nettoyage des comptes de Citigroup depuis sa nomination en décembre, a affirmé que la banque avait déjà procédé à “une réduction significative des actifs”, avait “des fonds propres très solides” et “une position concurrentielle très forte”.
Citigroup dispose de 780 milliards de dollars en dépôts, ce qui lui permet de financer à bon compte plus du tiers des prêts qu’elle consent.
Le groupe affiche désormais un ratio de fonds propres “durs” de 10,4% contre 7,3% il y a un an.
Le groupe a aussi nettement réduit son exposition au marché des crédits hypothécaires américains, avec un portefeuille de 218 milliards de dollars, contre 302 milliards chez JPMorgan ou encore 461 milliards chez Bank of America.