Grève du zèle : Alitalia va supprimer cent vols par jour jusqu’à fin novembre

photo_1227000740466-1-1.jpg
à l’aéroport Fiumicino de Rome (Photo : Christophe Simon)

[18/11/2008 09:32:47] ROME (AFP) La compagnie aérienne Alitalia va supprimer cent vols par jour jusqu’à fin novembre en raison de la grève du zèle lancée il y a neuf jours par des pilotes et des hôtesses, a déclaré mardi à La Repubblica le commissaire extraordinaire de la compagnie Augusto Fantozzi.

Plusieurs dizaines de vols sont annulés quotidiennement depuis le 10 novembre. La direction justifie ces annulations par la grève du zèle lancée par plusieurs syndicats, mais ces derniers affirment qu’Alitalia supprime également des liaisons pour faire des économies.

“Cent vols par jour, jusqu’à la fin du mois”, seront annulés “sur les 600 qui sont prévus quotidiennement” en raison de cette “grève du zèle”, a indiqué au quotidien Antonio Fantozzi, commissaire spécial nommé par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour gérer la liquidation de la “vieille compagnie” et préparer le décollage de la nouvelle.

La grève du zèle se traduit par l’application à la lettre des normes de sécurité – par exemple la fouille minutieuse de tous les passagers – et entraîne des engorgements et un ralentissement du check-in, obligeant à annuler ou retarder des vols.

Les syndicats autonomes des pilotes et du personnel navigant d’Alitalia protestent contre les nouveaux contrats de travail proposés par les repreneurs italiens de la compagnie réunis au sein de la Cai (Compagnie aérienne italienne).

“Les pilotes ne se contentent pas de respecter à la lettre le règlement, ils allongent aussi les opérations de départ avec l’objectif de dépasser leur maximum horaire”, a accusé M. Fantozzi.

“Un pilote, tout comme un assistant de vol, peut être en service pendant treize heures, puis il a droit à un repos de huit heures. Si un pilote dépasse ses treize heures, nous sommes obligés de changer tout l’équipage. Voilà pourquoi nous devons tout reprogrammer”, a-t-il affirmé.

“Ces derniers jours, nous avons payé l’hôtel à 10.000 clients et donné à manger à 12.000” en raison des perturbations. “Mais tous, peut-être avec retard parfois, ont été acheminés vers leur destination”, selon Augusto Fantozzi.

“Je peux vous dire que du 10 au 12 novembre (les trois premiers jours de la grève du zèle), nous avons dû dépenser 20 millions d’euros supplémentaires”, a-t-il déclaré.

Le plan de reprise de la Cai prévoit 3.250 suppressions de postes et une fusion avec Air One, la deuxième compagnie italienne. La nouvelle Alitalia doit prendre son envol en décembre.