ésident de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, à Londres le 18 novembre 2008 (Photo : Carl de Souza) |
[18/11/2008 21:00:34] LONDRES (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a indiqué mardi à Londres qu’il “ne voit pas encore” de tendances déflationnistes en zone euro, et il a souligné que les plans de relance étaient surtout bons “dans les pays ayant des marges de manoeuvre”.
M. Trichet répondait à des questions après un discours sur la communication de la banque, à Londres.
Interrogé d’abord sur le fait que la BCE avait été moins agressive que la Banque d’Angleterre en début de mois en abaissant de 50 points de base son taux directeur, contre 1,5 point de pourcentage entier pour la Banque d’Angleterre, M. Trichet a répondu : “De part et d’autre de l’Atlantique et de la Manche nous faisons ce qui est jugé nécessaire dans des situations différentes”.
Il a répété, comme il l’avait déjà dit, que la BCE “continuerait à abaisser ses taux si nécessaire”. “Nous devons être totalement pragmatiques et nous tenir aussi près que possible des faits et des chiffres”, a-t-il dit.
Il a cependant souligné qu’il ne fallait pas tomber dans une situation de déflation, tout en assurant qu’il “ne voyait pas encore de tendances déflationnistes dans la zone euro”.
“Nous ne sommes pas dans une situation caractérisant la déflation mais nous devons observer les risques (…) et en tirer les conséquences”, a-t-il dit.
Il a observé qu’il fallait cependant bien distinguer la déflation, qui se caractérise par une baisse générale des prix mais aussi notamment de la masse monétaire, de la désinflation qui est un simple ralentissement des prix à la consommation.
Questionné ensuite sur les politiques de relance, et notamment sur ce qu’il pensait de la volonté manifestée par la Grande-Bretagne de faire voler en éclats, lundi prochain à l’occasion de la présentation des grandes lignes du budget 2009-2010, les cadres budgétaires dans lesquels elle évoluait depuis 1997, M. Trichet n’a pas voulu faire de commentaire direct.
à Tunis le 18 novembre 2008 (Photo : Fethi Belaid) |
Il a cependant remarqué que le Royaume-Uni faisait partie du pacte de stabilité et de croissance européen, ajoutant qu’il était “très important d’avoir un cadre au niveau de l’Union européenne”. “Appliquons la flexibilité que ce cadre autorise”, a-t-il dit.
Parlant en général des pays du monde, il a indiqué que “pour ceux qui ont une marge de manoeuvre, c’est bien d’utiliser cette marge”. Pour les autres, “n’oublions pas que l’on peut avoir un manque de confiance, et la confiance est vraiment ce qui manque le plus en ce moment”, a-t-il remarqué, sans appeler explicitement à la prudence budgétaire.
Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a affirmé samedi que son institution était favorable à des plans de relance nationaux et coordonnés, dont le montant équivaudrait à 2% du produit intérieur brut des pays participants.
Dans une tribune aux Echos lundi, il a ajouté que “la politique budgétaire devait jouer le premier rôle” actuellement, primant ainsi sur le rétablissement de l’équilibre des finances publiques.