Encore un grand nom du secteur financier en Tunisie qui nous
rassure sur l’intégrité de notre marché face à la crise financière
internationale… quasiment avec les mêmes arguments que ses prédécesseurs ! Et
personne ne semble choqué !!
Cette fois, il s’agit de M. Abdelkarim Merdassi, P-DG de la STAR, la doyenne
des compagnies d’assurances qui est en plein dans les festivités de son
cinquantième anniversaire.
Il reconnaît sans peine que, sur le plan international, le secteur des
assurances est gravement atteint… parce qu’il n’a pas cessé de faire des
placements de toutes sortes, en toute liberté, se laissant souvent aller à des
aventures…!
Sur le marché tunisien, le secteur ne peut vraiment pâtir de cette crise,
justement parce que les compagnies nationales ne peuvent faire des placements
comme elles l’entendent. On a ce que l’on appelle un ‘’Catalogue de placements’’
que les autorités de contrôle demandent de consulter au moins une fois par mois
pour voir si certains n’ont pas dépassé les taux convenus.
Il y a aussi un problème de comptabilité. Dans les pratiques internationales,
les valeurs sont comptabilisées selon leur valeur boursière (dénommée plus-value
latente) et elles sont donc sujettes aux fluctuations de la Bourse. Bien sûr, de
tels procédés ne sont pas possibles en Tunisie, au contraire nous allons même
jusqu’à réaliser la comptabilisation des valeurs sur la moins-value, histoire de
nous assurer encore que nous ne courons pas le moindre risque.
Placement, liberté, aventure, plus-value, risque… Pour nous ce sont des
contre-arguments. Et nous avons raison quand on voit l’ampleur de la crise.
Mais, par delà cette crise, ces mêmes contre-arguments sont tout simplement des
arguments pour ce qui fait la créativité et la fortune des pays occidentaux. A
méditer !