ège du constructeur allemand à Rüsselsheim (Photo : Thomas Lohnes) |
[19/11/2008 08:39:42] BERLIN (AFP) Le constructeur automobile allemand Opel, filiale de General Motors qui a appelé l’Etat à la rescousse, va réduire sa production en 2009 face à la baisse de la demande et envisage de passer à la semaine de 30 heures, selon des responsables de la société.
“Nous nous préparons à des temps difficiles et révisons en baisse d’environ 10% nos prévisions de volumes (de production) pour 2009”, a déclaré au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) de mercredi le patron d’Opel, Hans Demant.
L’an prochain, Opel devrait réduire sa production à 1,5 million d’Astra, Corsa et autres, contre 1,7 million prévu initialement. Sur pratiquement tous les marchés, la demande dans le secteur s’écroule.
En conséquence, et pour éviter d’avoir recours à des licenciements, “une semaine de 30 heures est à l’étude dans toutes nos usines européennes”, a déclaré le chef du comité d’entreprise de la société, Klaus Franz, au journal. Seule exception, l’usine de Rüsselsheim (ouest de l’Allemagne), qui fabrique la nouvelle Isignia. Celle-ci a été élue voiture de l’année mardi par un jury européen.
Autre mesure d’économie, selon le quotidien à grand tirage Bild, les dirigeants d’Opel et de General Motors Europe, la filiale qui chapeaute les marques européennes du groupe américain, vont devoir renoncer à une partie de leur rémunération, avec une suppression pendant les 14 mois à venir de tous les boni et primes.
Opel s’est tourné vers le gouvernement allemand pour demander une aide financière, se disant victime des difficultés de sa maison mère General Motors, au bord de la faillite. La chancelière Angela Merkel a promis de prendre d’ici Noël une décision sur une éventuelle garantie d’Etat.
Mais mercredi dans le FAZ, M. Demant assure que “même en cas de forte récession, notre liquidité est assurée pour l’avenir même sans garantie (de l’Etat)”.
La question n’en continue pas moins à diviser les responsables politiques allemands, en particulier les conservateurs. L’Allemagne “n’est pas en mesure de sauver toute une série d’entreprises américaines”, a déclaré dans le quotidien Berliner Zeitung mercredi le député conservateur Michael Fuchs.
Pour Peter Ramsauer, un responsable du parti bavarois de coalition CSU, “nous devons éviter tout ce qui aurait comme conséquence une économie d’Etat, ce serait courir à notre perte”.