és le 5 novembre 2008 à Lille (Photo : Shaun Curry) |
[19/11/2008 12:04:32] PARIS (AFP) La crise financière a commencé à peser sur l’activité du train à grande vitesse transmanche Eurostar, alors que le trafic est déjà ralenti depuis l’incendie qui a endommagé le tunnel sous la Manche en septembre, selon Mireille Faugère, responsable des grandes lignes de la SNCF.
“Sur le marché européen, (l’activité) se tient bien, sauf Eurostar qui est affecté par la crise et par l’incendie dans le tunnel”, affirme Mme Faugère dans un entretien à La Vie du Rail paru mercredi.
“Nous sommes en dessous du budget de quelques dizaines de millions d’euros” pour le chiffre d’affaires, ajoute la responsable de la branche Voyageurs France Europe (VFE) de la compagnie ferroviaire, affirmant son intention de “suivre de très près Eurostar”.
“Ce marché Paris-Londres est au coeur d’un trafic +business+, donc touché par la conjoncture”, explique Mme Faugère, précisant qu’Eurostar est aussi pénalisé par “le taux de change entre livre et euro”.
Toutefois, “Eurostar est confiant sur le fait que cet écart (avec le budget) puisse être compensé d’ici fin 2008 au vu de ses prévisions de ventes et de trafic”, a précisé à l’AFP Jérôme Laffon, directeur d’Eurostar France.
La direction n’a pas souhaité donner les chiffres du budget prévu mais a indiqué qu’elle prévoyait toujours un trafic de 9 millions de passagers à fin 2008.
De plus, depuis l’incendie dans le tunnel sous la Manche du 11 septembre qui a entraîné la fermeture du tunnel pendant environ 30 heures et une réduction du trafic depuis, “nous ne pouvons toujours que proposer 90% de l’offre”, note Mireille Faugère, alors que la réouverture totale du tunnel n’est pas prévue avant mi-février.
Eurostar avait annoncé en octobre une hausse de son trafic de 6,4% entre juillet et septembre (2,37 millions de passagers) et une progression moindre, de 2,4%, de son chiffre d’affaires à 196 millions d’euros.
Présidé par Guillaume Pepy, également patron de la SNCF, Eurostar est un service co-exploité actuellement par la SNCF française, la SNCB belge et Eurostar UK, filiale de la société britannique LCR.
Quant à l’ICE, le train à grande vitesse allemand exploité en commun par la SNCF et son homologue allemande la Deutsche Bahn, il “connaît quelques soucis” notamment sur le trafic professionnel Francfort-Paris “qui pourrait être supérieur”, note aussi Mireille Faugère.
“En revanche, Thalys (vers la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, ndlr) et Lyria (vers la Suisse) se portent bien”, ajoute-t-elle.