Wall Street ouvre à l’équilibre

[19/11/2008 23:05:51] NEW YORK (AFP)

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à New York le 14 octobre 2008 (Photo : Stan Honda)

La Bourse de New York a plongé mercredi à ses plus bas niveaux depuis plus de cinq ans, après la publication d’un sombre diagnostic de la Réserve fédérale qui voit la crise économique se prolonger sur toute l’année 2009: le Dow Jones a perdu 5,07% et le Nasdaq 6,53%.

Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 427,47 points, à 7.997,28 points. Il a terminé sous la barre des 8.000 points pour la première fois depuis mars 2003.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé pour sa part de 96,85 points, à 1.386,42 points, au plus bas depuis avril 2003 et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 de 6,12% (52,54 points), à 806,58 points.

Les valeurs bancaires ont été une nouvelle fois massacrées, comme au plus fort de la crise de l’automne, et Citigroup, l’ancien numéro un mondial de la finance, a vu son cours s’effondrer de 23% sur la séance.

Wall Street, qui avait ouvert à l’équilibre, a commencé à glisser en début d’après-midi et sa chute s’est brutalement accélérée, comme c’est désormais souvent le cas, dans la dernière heure de transaction.

Selon Art Hogan, de Jefferies, le marché a été “surpris” par la publication des minutes de la Réserve fédérale, qui a révisé en forte baisse ses prévisions pour 2009 et n’exclut plus une baisse du Produit intérieur brut.

“Ils ont changé leurs interprétations sur le chômage et la croissance à venir”, a souligné M. Hogan.

Autre élément qui a alourdi la chute de Wall Street, la dégringolade des institutions financières en Bourse.

La décision du secrétaire au Trésor Henry Paulson de ne pas puiser davantage dans les 700 milliards de dollars mis à sa disposition par le Congrès jusqu’à la prise de fonction du prochain président Barack Obama, a mis la pression sur le secteur financier, a expliqué l’analyste de Jefferies.

Citigroup, qui n’arrive plus à retrouver la confiance des investisseurs, s’est effondré dans un volume d’échange plus de deux fois supérieur à la normale: son action est tombée à 6,40 dollars, son plus bas niveau depuis treize ans. Sa capitalisation boursière a fondu à 35 milliards de dollars.

“La seule explication pour une telle chute est que les opérateurs de marché pensent que Citigroup prend le même chemin que Lehman, AIG et Wachovia”, a estimé Douglas McIntyre, de 247WallSt.com, en énumérant une liste d’institutions financières faillies ou reprises par des concurrents.

Bank of America a chuté de 14,02% à 13,06 dollars et JPMorgan de 11,42% à 28,47 dollars. Les anciennes banques d’affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley ont abandonné, respectivement, 11,04% et 14,80%.

Troisième élément qui a miné le marché, la possibilité que le Congrès reste sourd au plaidoyer des dirigeants des constructeurs automobiles, venus à Washington réclamer les aides indispensables pour leur éviter la faillite.

“Cela ne semble pas se passer très bien”, observait Anthony Conroy, de BNY ConvergEx Group.

Le titre de General Motors est tombé de 9,71%, à 2,61 dollars, et celui de Ford a perdu un quart de sa valeur (-25,00%), à 1,26 dollar. Le marché a aussi réagi à l’annonce du concurrent japonais Toyota qui va fermer ses usines pendant deux jours en décembre, en réaction à la chute de la demande.

Yahoo ! a dégringolé de 21,25%, à 9,08 dollars, après que le PDG de Microsoft Steve Ballmer eut indiqué qu’il excluait toujours de relancer une nouvelle offre sur le moteur de recherche.

Le marché obligataire a lui fini en flèche, profitant du retrait des investisseurs des marchés actions. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 3,391%, contre 3,535% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,972%, contre 4,144% la veille.

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