ésident du Monde Interactif et directeur de France Culture, le 25 juin 2008 (Photo : Jacques Demarthon) |
[19/11/2008 16:07:10] LYON (AFP) Le nouveau modèle économique de la presse face à la révolution numérique reste encore à trouver, a averti le président du groupe de travail des états généraux de la presse sur “les nouveaux modèles”, Bruno Patino, au premier jour du congrès de la Fédération de la presse française.
“On voit aujourd’hui comment un site internet peut vivre, mais pas comment un équilibre entre un quotidien et un site peut faire vivre l’ensemble”, a déclaré M. Patino, selon qui “personne ne connaît la ou les solutions”.
Le président a expliqué que la vente de contenus sur internet “ne décollait pas” et que la publicité y était “déjà en mutation”, des moteurs de recherche comme Google captant l’essentiel des ressources.
“Un lecteur en ligne rapporte dix fois moins qu’un lecteur sur le papier”, a souligné Frédéric Filloux, membre de la direction internationale du groupe de médias norvégien Schibsted.
Face à ces changements, “les hommes et les structures vont devoir s’adapter”, a-t-il dit, appelant à “créer un nouveau type de journalisme” où “on ne raisonnera plus en terme de pages mais d’éléments d’information” et où les fonctions de recherche de l’information et d’édition sur différentes plateformes seront séparées.
Dans le groupe de travail constitué début octobre, “personne n’est pessimiste sur l’avenir de l’écrit et de l’information, mais la question qui se pose c’est peut-être celle de l’avenir de la presse”, a indiqué M. Patino.
Il a ajouté que les propositions que feraient le groupe, en cours de discussions, tourneraient autour de “trois thématiques importantes”.
Ces thématiques concernent les “démarches de l’innovation”, le “besoin d’investissements, de capacités à inventer” ainsi que la “capacité à faire face à l’innovation”, à former les cadres des journaux.
Face à un modèle économique encore à inventer, les discussions tournent également autour des politiques fiscales qui ne doivent pas entraîner la presse dans de fausses voies ou au contraire en décourager d’autres.
Le groupe a également ressenti une “inquiétude réelle” sur la façon de garantir à terme une production d’information de qualité qui coûte de l’argent, une préoccupation à laquelle ont fait échos de nombreuses questions du public présent au congrès.
Le groupe a prévu de terminer ses travaux “dans la première quinzaine de décembre”, a-t-il précisé.