ée du Sud” au salon MIPTV à Cannes le 17 avril 2007 (Photo : Eric Estrade) |
[19/11/2008 17:10:39] MONTPELLIER (AFP) Internet haut débit, télévision sur mobile, objets communicants… la Corée du Sud apparaît comme un laboratoire des nouvelles technologies, une situation favorisée par l’intervention des pouvoirs publics et l’engouement de ses habitants pour le numérique.
Invité du sommet de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe) qui se tient jusqu’à jeudi à Montpellier, ce pays est “un marché de référence pour l’innovation” dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), souligne le directeur général de l’Idate, Yves Gassot.
En matière d’internet haut débit, il figure ainsi parmi les leaders mondiaux – derrière cependant des pays comme les Pays-Bas ou le Danemark – avec plus de 30% de sa population connectée, notamment via la fibre optique, contre 20% en moyenne en Europe.
Et ce à “des prix particulièrement bas, sans doute les plus faibles au monde”, précise M. Gassot, en notant que “cette situation est favorisée par l’extrême concentration de la population”.
La Corée est également en avance pour le haut débit mobile: plus de 60% des usagers ont accès à la téléphonie de troisième génération, contre environ 20% dans les pays européens. Originalité locale, différentes normes (CDMA, Wibro…) coexistent.
“Les Coréens ne censurent aucune technologie. Ils testent tout et font de leur territoire national un laboratoire pour l’export”, analyse Gabrielle Gauthey, membre de l’Autorité française de régulation des télécoms, l’Arcep.
Alors qu’en France la télévision sur mobile balbutie, elle est devenue en Corée “un phénomène de masse”, malgré les difficultés financières des deux systèmes existants, note par ailleurs M. Gassot.
“Les Coréens adorent les nouvelles technologies, ils adorent essayer de nouvelles choses. C’est de l’ordre de l’instinct”, explique John Jung, chef de projet à Kiica, agence de coopération coréenne spécialisée dans les TIC.
En témoignent l’addiction d’une partie d’entre eux aux jeux vidéos en ligne ou le succès des blogs, 40% de la population en tenant un.
Les pouvoirs publics donnent également “une impulsion très forte” pour faire des TIC “un vecteur de développement”, selon Mme Gauthey.
En 2007, ce secteur a ainsi représenté 31% de la croissance du PIB et plus du tiers des exportations.
Outre les infrastructures haut débit, les pouvoirs publics investissement massivement en recherche et développement. Exemple récent: l’internet des objets, technologies qui permettent notamment de payer via son mobile ou suivre un malade à distance, une “révolution” que “la Corée a saisie avant les autres pays du monde”, d’après M. Gassot.
Très dynamique, l’industrie compte des acteurs majeurs comme LG ou Samsung, numéro un mondial des téléviseurs LCD et numéro deux des mobiles.
Pour les Occidentaux, “le marché coréen est extrêmement difficile. Il a été longtemps protégé. Il s’ouvre un peu, Nokia et Apple commencent à exister, mais les concurrents locaux sont très dynamiques”, relève M. Gassot.
La Corée ne dispose cependant pas d’équipementiers télécoms de taille majeure, ni d’opérateurs d’influence mondiale.
Elle a également “pris du retard en matière de télévision sur ADSL en raison d’une interdiction réglementaire”, récemment levée, qui empêchaient les opérateurs de diffuser les chaînes, ajoute Mme Gauthey.
“Depuis quelques mois, les Coréens viennent beaucoup en France pour voir comment nos offres triple-play (internet, télévision, téléphone) fonctionnent”, souligne-t-elle.