Le pétrole baisse à New York, le recul de la demande aux USA se confirme

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[19/11/2008 20:36:50] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont une nouvelle fois baissé mercredi à New York, après la confirmation du net recul de la demande de produits pétroliers aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a fini à 53,62 dollars, en baisse de 77 cents par rapport à la clôture de mardi.

Dans les échanges électroniques avant la séance, les cours avaient plongé à 53,30 dollars, leur niveau le plus faible depuis janvier 2007.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance janvier a touché 50,61 dollars, tout près d’un plus bas depuis trois ans et demi, et a terminé en baisse de 12 cents à 51,72 dollars.

Après avoir hésité une grande partie de la journée sur la direction à prendre, les prix se sont une nouvelle fois orientés à la baisse à la clôture, pour la quatrième fois d’affilée.

“Les cours ont reculé sous l’effet d’inquiétudes quant au ralentissement continu de la croissance économique”, a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.

La multiplication des indicateurs calamiteux en provenance des premières économies mondiales font craindre une récession généralisée, qui pourrait se traduire par une baisse de la demande mondiale dès 2008, pour la première fois depuis 25 ans.

Ces inquiétudes ont été alimentées par le rapport hebdomadaire du département américain à l’Energie, qui a confirmé le fort recul de la demande aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux.

Sur les quatre dernières semaines, la consommation de produits pétroliers y a chuté de 7,0% sur un an. La consommation de kérosène pour l’aviation a notamment plongé de plus de 20%.

Et la chute inattendue des stocks de produits distillés, qui comprennent notamment le fioul de chauffage, et sont donc très observés à l’approche de l’hiver, n’a pas suffi à faire monter les prix.

“Les chiffres négatifs de la demande l’ont emporté”, a jugé M. Melek.

Les stocks de produits distillés ont chuté de 1,5 million de barils, tandis que ceux de brut ont augmenté de 1,6 million de barils et ceux d’essence de 500.000 barils.

“La demande d’essence diminue mais celle de produits distillées accélère”, a observé Thierry Lefrançois, de Natixis, pour qui “les prix du pétrole restent affectés par la crise financière et la demande devrait rester faible en 2009”.

Et la situation “ne concerne pas que les Etats-Unis”, a noté John Kilduff, de MF Global, ajoutant qu’il était “difficile de prévoir un rebond de la demande bientôt, vu la situation économique”.

Le numéro un mondial de la chimie, l’allemand BASF, a annoncé un plan de réduction mondial de sa production, prévoyant notamment l’arrêt temporaire de 80 usines, a souligné l’analyste.

Le baril de pétrole a perdu les deux tiers de sa valeur depuis ses sommets du mois de juillet.

Face à cet effondrement, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a convoqué une réunion d’urgence au Caire le 29 novembre.

Mais pour les observateurs du marché, ce sommet ne devrait pas se conclure sur une annonce d’une nouvelle baisse de la production, comme celle annoncée en octobre, de 1,5 million de barils par jour.