Fonds stratégique : Sarkozy met 20 milliards d’euros pour passer à “l’offensive” économique

[20/11/2008 15:47:04] MONTRICHARD (AFP)

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ésident français Nicolas Sarkozy, à l’usine Daher de Saint-Julien-de-Chedon le 20 novembre 2008 (Photo : Eric Feferberg)

Nicolas Sarkozy a présenté jeudi un “fonds souverain à la française” doté de 20 milliards d’euros en 2009, son “arme anti-crise” face à une crise financière dont il veut “profiter” pour “accélérer le changement en France”.

Le président de la République a saisi l’occasion d’un déplacement à Montrichard (Loir-et-Cher), auprès des salariés de l’entreprise aéronautique , puis lors d’un discours devant le monde politique et économique de la région, pour lancer la création d’un “Fonds stratégique d’investissement”, qu’il a qualifié de “fonds souverain à la française”.

Il en avait annoncé le principe le 23 octobre à Argonay (Haute-Savoie), lorsqu’il avait dévoilé ses mesures de soutien à l’économie. Ce fonds est destiné à intervenir “massivement chaque fois qu’une entreprise stratégique aura besoin de fonds propres”. L’entreprise Daher sera la première à en bénéficier, à hauteur de 85 millions d’euros.

Filiale de la caisse des dépôts (CDC), il sera doté “d’un encourt de 20 milliards d’euros en 2009”, voire plus ensuite “si ça marche”. Selon M. Sarkozy, cette somme placera la France “parmi les vingt premiers investisseurs de long terme dans le monde”.

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ésident du nouveau Fonds stratégique public de soutien aux entreprises, Augustin de Romanet, à Palaiseau le 27 août 2008 (Photo : Eric Piermont)

Sur les 20 milliards d’euros, 14 milliards proviendront de la réunion des participations minoritaires de l’Etat (comme Air France, Renault ou encore une partie de France télécom) et de l’ensemble des participations stratégiques de la CDC (notamment celle dans Accor, Veolia, la cie des Alpes, Icade), à l’exception notable de ses 40% dans CNP Assurances ou ses 18% dans Dexia.

Les six autres milliards seront du cash, fourni à 50/50 par l’Etat et la CDC, financés par l’endettement, a-t-on précisé à l’Elysée.

Le fonds n’a pas vocation à prendre le contrôle des entreprises auprès desquels il interviendra, et sa participation (d’un durée de deux à dix ans, selon l’Elysée) sera donc “minoritaire”.

Sa vocation sera double: d’une part, conforter des entreprises ne trouvant pas sur le marché l’argent nécessaire à leur développement, et d’autre part “sécuriser le capital d’entreprises stratégiques”.

Son conseil d’administration comprendra sept membres: deux de la CDC, deux de l’Etat, deux personnalités qualifiées et son directeur-général.

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ésidente du comité d’investissement du fonds français et Jean-François Dehecq (Sanofi-Aventis) président du conseil d’orientation. (Photo : Jean-Pierre Muller-Daniel Janin)

M. Sarkozy a dores et déjà annoncé la nomination de trois personnalités: l’actuel directeur général de CDC, , sera président du conseil d’administration du fonds, (Sanofi-Aventis) est nommé président de son conseil d’orientation, et Patricia Barbizet (PPR) présidente de son comité d’investissement.

“Gardien de la cohérence et de l’équilibre du fonds”, le comité d’orientation doit pouvoir compter parmi ses membres “des représentants des syndicats”, a également proposé le président.

Enfin, le “fonds souverain à la française” pourra s’allier “avec des fonds souverains européens ou même étrangers, à partir du moment où c’est transparent”. “Il y a des fonds souverains parfaitement respectables, européens ou pas”, a-t-il insisté.

Selon M. Sarkozy, qui a insisté sur sa volonté d’accomplir le programme sur lequel il avait été élu en 2007, il s’agit de “mettre l’argent public dans le travail”. “La meilleure politique sociale, c’est celle qui permet de continuer à investir dans l’industrie. On met de l’argent au service du développement plutôt que dans dans des politiques dites sociales qui ne font que retarder le drame” des conséquences sociale de la crise, a-t-il dit.

Enfin, M. Sarkozy annoncera “dans les prochaines semaines, “un plan de relance des infrastructures françaises”, et “la mise en pratique concrète du concept de développement durable”.