Une nouvelle protéine fluorescente pourrait révolutionner les ordinateurs

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éine Iris-FP obtenue par cristallographie aux rayons X, au centre; Formes allumées/éteintes autour

[20/11/2008 14:03:50] PARIS (AFP) Des chercheurs allemands, anglais et français viennent de mettre au point une protéine pouvant être “allumée”, “éteinte” en différentes couleurs, à des fins médicales mais aussi informatiques, avec comme perspective d’augmenter considérablement la mémoire des ordinateurs.

Cette protéine fluorescente, appelée Iris-FP, est dérivée d’une autre protéine, la GFP, dont les inventeurs ont été récompensés le mois dernier par le prix Nobel de chimie.

La GFP, de couleur verte, avait été modifiée génétiquement par l’un de trois Nobel, l’Américain Roger Tsien, qui en avait produit de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

L’Iris-FP, dont l’architecture est décrite par les chercheurs cette semaine dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), est elle capable de “changer de couleur de façon contrôlée” et d’être non seulement allumée, mais aussi éteinte sur commande grâce à un laser.

“Ces résultats apportent de nouvelles perspectives en nanoscopie”, une technique de microscopie en plein essor qui permet l’observation d’objets de l’ordre du milliardième de mètre, selon un communiqué publié mercredi par le Commissariat à l’énergie atomique.

Pour étudier par exemple une tumeur cancéreuse, deux protéines, l’une fluorescente et l’autre d’intérêt médical sont collées l’une à l’autre, la fluorescente permettant de suivre le parcours et le devenir de celle d’intérêt médical, a expliqué Dominique Bourgeois, de l’Institut de biologie structurale.

En informatique, l’Iris-FP permet de développer des mémoires de stockage sur des volumes beaucoup plus petits que les mémoires actuellement les plus performantes, en faisant changer de couleur de minuscules cristaux. Le changement de couleur correspond à une opération.

“On peut envisager de stocker un téraoctet (soit mille gigaoctets d’informations)” sur un cube de 0,1 mm de côté “bien que cela soit encore du domaine du rêve”, selon Dominique Bourgeois.

Une expérience a déjà été réalisée avec succès pour un mégaoctet sur un tel volume, a précisé le chercheur. Mais une difficulté pour développer des mémoires d’ordinateurs fondés sur cette technologie réside dans la fragilité de l’échantillon biologique.