Le pétrole passe sous 52 dollars à New York et s’approche des 50 à Londres

[20/11/2008 21:03:29] NEW YORK (AFP)

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à New York depuis janvier 2007

Les prix du pétrole se sont nettement repliés jeudi, tombant sous les 50 dollars à la clôture pour la première fois de l’année et à des niveaux inédits depuis plus de trois ans en séance, dans un marché continuant à craindre une forte diminution de la demande de pétrole.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a fini à 49,62 dollars, en baisse de 4 dollars par rapport à la clôture de mercredi.

C’était le dernier jour de cotation pour le contrat à échéance décembre.

Les cours sont tombés jusqu’à 48,64 dollars, un niveau inédit depuis mai 2005. La dernière fois que le pétrole a franchi la barre des 50 dollars était le 18 janvier 2007.

Les cours ont franchi à la baisse une première fois le seuil des 50 dollars quelques minutes après l’ouverture, pour la première fois depuis le 18 janvier 2007, puis ont accentué leur repli à quelques minutes de la clôture avec la baisse de Wall Street.

Un peu avant le “light sweet crude”, les cours du Brent échangé à Londres avaient déjà cassé ce seuil. Ils ont touché 47,82 dollars avant de terminer à 48,08 dollars, en baisse de 3,64 dollars.

“Il y a des inquiétudes énormes selon lesquelles la croissance économique (mondiale, ndlr) va être si basse que la demande va diminuer bien plus que les prévisions du département à l’Energie à Washington et de l’Agence internationale de l’Energie”, a expliqué Adam Sieminski, de Deutsche Bank.

“Et si c’est le cas, l’Opep (l’organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) aura bien du mal à maintenir les prix”, a ajouté l’analyste.

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Après être passé pendant la première moitié de l’année de 100 à presque 150 dollars, le prix du baril a été divisé par trois en cinq mois.

“Nous nous attendons à ce que les prix baissent encore. Il n’y a juste aucun signe de stabilisation, à l’heure actuelle”, a observé John Kilduff, de MF Global.

La publication de chiffres hebdomadaires du chômage encore plus mauvais qu’attendu jeudi a accentué la pression sur les prix, les poussant sous le seuil symbolique de 50 dollars.

Signe de la difficulté de travailler dans un marché très volatil, Giovanni Serio, analyste de Goldman Sachs a annoncé qu’il allait cesser de donner des estimations quant à l’évolution des cours parce qu’il ne voyait “pas de potentiel de hausse à court terme”.

Le rapport du département à l’Energie américain publié mercredi avait de nouveau montré une baisse de la consommation dans la première économie mondiale.

Les analystes se demandent maintenant jusqu’où peuvent descendre les prix.

“D’un point de vue historique, le prix, ajusté (tenant compte de l’inflation et de l’évolution du niveau de vie, ndlr), le plus bas qu’on ait jamais eu est entre 30 et 35 dollars”, a calculé Adam Sieminski.

Pour John Kilduff, étant donné la rapidité de la baisse, les nouveaux plus bas permettent d’entrer dans une zone intéressante et “devraient être considérés comme une opportunité d’achat”.