[20/11/2008 14:47:05] PARIS (AFP)
îne de montage d’une Citroën C6, le 28 avril 2006 à Rennes (Photo : Andre Durand) |
Le groupe automobile PSA Peugeot Citroën, confronté à une forte baisse de ses ventes, a annoncé jeudi un plan de diminution de ses effectifs de 3.550 emplois en France par départs volontaires.
Le groupe prévoit un plan de 2.700 départs volontaires pour les “salariés de structure”, c’est à dire les ouvriers professionnels, les employés, les techniciens, les agents de maîtrise, les cadres, selon un communiqué.
Par ailleurs, l’usine de Rennes, confrontée à la mévente des voitures de moyenne et haut de gamme, fera l’objet d’un programme spécifique de 850 départs volontaires ainsi que de 900 redéploiements vers d’autres sites du groupe.
PSA souligne que “l’avenir du site de Rennes n’est nullement en question” et qu’un nouveau véhicule y est prévu à la fin 2010.
Le groupe assure qu’il devrait ainsi réduire ses effectifs “sans avoir recours à un plan social avec licenciements ou à des préretraites”.
“C’est révoltant car c’est le troisième PSE (plan de suppression d’emplois) en moins de 18 mois, dans un contexte où la direction veut faire peser tous les frais de la crise sur l’ensemble des salariés, et pour nous c’est inacceptable”, a déclaré à l’AFP Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT de PSA Peugeot Citroën à Aulnay sous Bois (Seine-Saint-Denis).
“La direction dit que lors des deux derniers plans, un nombre insuffisant de cadres et d’Etam (employés, techniciens et agents de maîtrise) sont partis, a-t-il expliqué, là elle veut pousser à la sortie les cadres et Etam qui ont plus de 58 ans, ce sont eux les principaux concernés par ce plan, ce qui va à l’encontre des mesures adoptées sur la retraite à 70 ans par le gouvernement”.
Un comité central d’entreprise a été convoqué en séance extraordinaire le 2 décembre pour examiner le projet de “redéploiement des emplois et des compétences”, précise t-il.
Le constructeur indique que ces mesures interviennent dans le contexte de “crise financière et industrielle qui touche l’ensemble de l’économie et qui a entraîné une réduction violente des volumes, en particulier au troisième et quatrième trimestres 2008, sur les principaux marchés européens”.
Le constructeur table sur une baisse de ces marchés de l’ordre de 17% au quatrième trimestre, et d’une poursuite de cette diminution en 2009 d’au moins 10%.
S’agissant de l’usine de Rennes, PSA explique que le segment des voitures de moyenne et haut de gamme qui y sont fabriquées (Citroën C5, C6, Xsara Picasso, Peugeot 407) est en réduction, ce qui se traduit par “une forte sous-activité de plus de 20%”.
Un programme de départs volontaires pour 850 personnes sera lancé, ainsi que le redéploiement de 900 “ouvriers polyvalents” vers des sites fabriquant des véhicules de segments inférieurs (Sochaux, Mulhouse, Aulnay, Poissy notamment).
L’objectif de ce nouveau programme de départs volontaires est de “préserver la pérennité du groupe et la compétitivité des centres de production”, a déclaré un porte-parole du groupe. Dans le contexte de crise actuelle, “il convient de faire preuve d’adaptation et de réactivité”, a-t-il ajouté.
Pour le directeur des Ressources humaines de PSA Jean-Luc Vergne, cité dans le communiqué, “ne rien faire (…) pourrait, à terme, remettre en cause la pérennité du groupe et de ses 200.000 emplois”.
Face à la baisse des marchés automobiles, PSA Peugeot Citroën a déjà annoncé fin octobre une réduction de sa production au quatrième trimestre de 30% par rapport à ses prévisions, pour réduire ses stocks.
Une série de fermetures partielles, de quelques journées à quelques semaines, a été annoncée sur les sites de production. Dernière en date, l’usine de Sochaux (Doubs) arrêtera sa production pendant un mois du 8 décembre au 6 janvier, soit une semaine de plus que prévu initialement.
PSA avait déjà réduit ses effectifs par des plans de départs volontaires: 6.600 personnes ont quitté le groupe en 2007 et 410 en 2008 dans ce cadre.