Air France-KLM espère ne pas tomber trop bas en 2009 à cause de la crise

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[20/11/2008 12:23:46] PARIS (AFP) Freiné par la crise, le numéro un du transport aérien européen Air France-KLM s’est montré prudent jeudi sur les perspectives de son exercice 2008/2009, après une dégringolade de ses bénéfices au deuxième trimestre due au coût élevé du carburant.

“Sauf nouvelle dégradation majeure de l’environnement, notre objectif est de dégager un résultat d’exploitation nettement positif pour l’exercice en cours”, a déclaré le patron du groupe franco-néerlandais, Jean-Cyril Spinetta, lors d’une conférence de presse sur les résultats trimestriels à Paris.

Il s’est refusé à donner le moindre détail chiffré supplémentaire. En réalité, il a, à demi-mot, réduit ses ambitions. Le 24 octobre, la compagnie avait déjà averti les marchés qu’il serait “très difficile” d’atteindre son objectif de résultat d’exploitation d’un milliard d’euros pour l’exercice en cours. En 2007/2008 (clos fin mars), il s’élevait à 1,405 milliard d’euros.

La Bourse de Paris l’a sanctionné: à la mi-journée, l’action du transporteur a reculé de 5,97% à 9,45 euros, dans un marché en baisse de 2,76%.

Néanmoins, le groupe a jugé le résultat du deuxième trimestre “bon dans un contexte difficile”. “Nous résistons mieux que nos concurrents européens à la crise”, a-t-il estimé.

De juillet à septembre, Air France KLM, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 6,695 milliards d’euros, a vu son bénéfice d’exploitation dégringoler de 44,1% à 405 millions d’euros, à cause de la cherté du pétrole, premier poste de ses dépenses.

Mais il a pu y résister mieux que ses rivaux grâce à ses couvertures massives sur le carburant – la compagnie achète à un prix fixé à l’avance son kérosène.

Une politique que le transporteur compte poursuivre, malgré l’effondrement des cours ces dernières semaines, qui fait que sa prudence s’est récemment retournée contre lui. L’or noir est passé d’un pic de 145 dollars le baril à la mi-juillet à un peu plus de 50 dollars actuellement. Depuis qu’il est tombé en dessous des 70 dollars en octobre, l’effet des couvertures est négatif, a reconnu le groupe.

“Nous sommes actuellement très bien protégés s’il y a une hausse. Nous avons un très léger handicap si le pétrole reste au niveau actuel. Je préfère avoir cette garantie à la hausse, ma conviction étant que l’or noir repartira à la hausse”, a dit M. Spinetta.

Pour résister à la crise, Air France-KLM a ajusté ses capacités à la baisse et prévoit des économies, dont 690 millions d’euros en 2008/2009, en améliorant sa productivité et réduisant ses achats, notamment.

Il a aussi prévu de réduire ses investissements de flotte, en reportant des livraisons d’avions, principalement pour le cargo, activité très touchée par le ralentissement du commerce mondial.

Enfin, le groupe compte “alléger ses effectifs par le biais des départs en retraite”, même s’il veut continuer à embaucher “peut-être à un rythme moins élevé qu’avant”.

Malgré son budget serré, Air France-KLM a rétiré son intérêt pour Alitalia, compagnie italienne convoitée également par sa rivale allemande Lufthansa.

Par ailleurs, alors que M. Spinetta avait estimé sur Radio Classique que la grève des hôtesses et stewards – qui protestent contre l’allongement de l’âge de fin d’activité – prévue pour début décembre n’aurait pas lieu, les syndicats ont maintenu la pression. Ils ont promis de lever leur préavis seulement si les députés acceptent, le 25 novembre, les mêmes garanties que celles votées par le Sénat.