La Bourse de Paris a replongé (-3,48%), au plus bas depuis cinq ans et demi

photo_1227171436501-7-1.jpg
La Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[20/11/2008 18:04:00] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a replongé jeudi, le CAC 40 lâchant 3,48% et terminant sous la barre des 3.000 points pour la première fois depuis cinq ans et demi, dans un marché dérouté et inquiet des perspectives de récession et de déflation.

L’indice vedette a cédé 107,47 points à 2.980,42 points, dans un volume d’échanges de 4,582 milliards d’euros. La dernière clôture du CAC en dessous des 3.000 points remonte au 30 mai 2003.

Mercredi, il avait abandonné 4,03%.

Londres a dégringolé de 3,26%, Francfort de 3,08% et l’Eurostoxx 50 de 2,75%.

Après avoir hésité autour des 3.000 points à la mi-séance, le CAC 40 s’est installé sous ce seuil après l’ouverture en baisse de Wall Street, perdant même jusqu’à 5,76% à 2.909,34 points après 16H00.

Le marché “a très peu de points de répères”, a expliqué à l’AFP Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities et, selon lui, “la route est ouverte pour aller voir plus bas” que les 3.000 points.

Aux Etats-Unis, le nombre des nouveaux chômeurs indemnisés a fortement augmenté la semaine dernière, avec 542.000 nouveaux dossiers, un chiffre qui vient nourir les craintes de détérioration du marché de l’emploi et de l’économie.

“Habituellement, on ne regarde pas trop des statistiques comme celle-là, mais là, elle est assez révélatrice” du taux de chômage outre-Atlantique, a relevé M. Marçais.

Et “le marché se focalise sur les craintes de récession”, a-t-il ajouté.

Deux autres indicateurs sont venus entretenir les craintes, l’indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l’évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, a chuté de 0,8% en octobre, un plongeon supérieur à celui anticipé par les analystes.

L’activité du secteur industriel de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a d’autre part baissé en novembre, au plus bas depuis octobre 1990.

Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait aussi revu en forte baisse ses prévisions pour l’économie des Etats-Unis, n’écartant pas la possibilité d’une contraction de l’activité l’an prochain, et a prévenu qu’un retour à la normale serait un chemin long et difficile.

ArcelorMittal a chuté de 10,70% à 13,48 euros. Le titre souffre de l’état du secteur automobile, le numéro un mondial de l’acier étant le “premier fournisseur du secteur”, rappelle Yves Marçais.

Renault a reculé de 6,25% à 14,91 euros et Peugeot de 4,02% à 12,79 euros.

Les parapétrolières ont souffert de la baisse du prix du brut. CGG Veritas a perdu 8,90% à 9,21 euros et Bourbon 5,91% à 18,78 euros.

La plupart des bancaires sont restées dans le rouge: Crédit Agricole a reculé de 7,16% à 7 euros, Société Générale de 2,02% à 31,94 euros et Dexia de 2,30% à 3,40 euros. BNP Paribas en revanche a pris 0,70% à 36,50 euros.

Euronext (CAC 40)