ésident de la Commission européenne Jose Manuel Barroso à Strasbourg, le 19 novembre 2008 (Photo : Frederick Florin) |
[20/11/2008 18:10:18] BRUXELLES (AFP) A une semaine de la présentation d’un plan de relance européen, les dirigeants de l’UE sont en plein débat sur son ampleur, qui pourrait représenter l’équivalent de 1% de leur Produit intérieur brut.
“Notre plan sera une impulsion budgétaire appropriée, ciblée et temporaire”, a déclaré jeudi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui devrait présenter lui-même ce plan mercredi prochain.
Les Etats membres y contribueront en prenant “des mesures coordonnées” d'”impulsion budgétaire” adaptées “à leurs propres situations économiques”, a-t-il précisé.
M. Barroso a cependant refusé de dire quel pourrait être le montant global de ce plan, que le ministre allemand de l’Economie Michael Glos a chiffré mercredi à 130 milliards d’euros, soit “1% du PIB de chaque Etat membre.”
“Nous avons vu toutes sortes de spéculations sur le montant du paquet de mesures que nous allons présenter”, mais “aucune décision politique n’a été prise”, a souligné M. Barroso.
Les arbitrages sur ce plan crucial pour limiter la récession qui frappe désormais la zone euro – et notamment son impact sur l’emploi – se font au plus haut niveau, d’autant qu’il sera soumis aux dirigeants des 27 pays de l’UE les 11-12 décembre.
Le président français Nicolas Sarkozy, qui préside l’UE, doit rencontrer M. Barroso jeudi soir, avant un sommet franco-allemand lundi où ce plan de relance sera au coeur des débats.
Alors que Nicolas Sarkozy est partisan d’une “stratégie offensive”, la chancelière Angela Merkel a résisté jusqu’ici aux appels insistants à jouer le rôle de locomotive de l’Europe.
Un de ses porte-parole a répété jeudi que si elle “saluait le principe” de ce plan, elle excluait de “verser un sou de plus” que “les mesures déjà prises au plan national”, qui représentent 32 milliards d’euros d’impulsion budgétaire sur deux ans.
ère allemande Angela Merkel à Francfort, le 20 novembre 2008 (Photo : Torsten Silz) |
La prise en compte des efforts déjà fournis pourrait se poser pour d’autres pays: France, Belgique ou Espagne ont déjà annoncé des mesures de soutien à la croissance aux montants variables, et Italie ou Grande-Bretagne doivent en annoncer.
Le plan n’est pas non plus complètement bouclé quant aux mesures de soutien les plus efficaces à retenir.
Il devrait notamment prévoir le redéploiement de fonds ou crédits déjà programmés ou l’accélération de certains programmes d’investissement, dans le cadre des aides de l’UE aux régions défavorisées par exemple.
Il devrait aussi s’appuyer sur la Banque européenne d’investissement (BEI), qui va proposer d’augmenter son volume total de prêts de 20 à 30% en 2009 et 2010, c’est-à-dire de 10 à 15 milliards d’euros par an.
Bruxelles pourrait aussi recommander aux Etats certaines mesures nationales, notamment fiscales. Un soutien spécifique à l’automobile, et notamment aux véhicules “verts” est attendu, et peut-être aussi au bâtiment.
A ce stade des discussions, les analystes retiennent surtout le chiffre clé de 1% du PIB, préconisé récemment par plusieurs économistes.
“La Commission européenne doit se dire qu’un montant équivalent à un point de PIB est peut-être une bonne base si on veut de vraies mesures, qui ont un impact réel”, souligne une source diplomatique européenne.
Les économistes du cercle de réflexion européen Bruegel, par exemple, préconisaient en début de semaine un plan de relance équivalent à au moins 1% du PIB de l’UE.
Mais le Fonds monétaire international (FMI), partisan de plans de relance nationaux et coordonnés, plaidait pour un montant équivalant à 2% du PIB des pays participants.
Les appels à une relance budgétaire énergique se sont multipliés ces derniers temps face à la brutale dégradation du climat économique, alors que les Européens avaient jusqu’ici écarté un grand plan de relance.
“Le sentiment, pas simplement en Europe (…), c’est effectivement qu’il nous faut une impulsion budgétaire”, a reconnu M. Barroso.