Etats-Unis/automobile : le Congrès se donne 15 jours pour un plan “viable”

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émocrates au Sénat Harry Reid (2ed) et la présidente de la Chambre Nancy Pelosi, le 20 novembre 2008 à Washington (Photo : Mark Wilson)

[21/11/2008 07:24:34] WASHINGTON (AFP) La majorité démocrate du Congrès américain s’est donnée 15 jours supplémentaires pour parvenir à faire voter un plan “viable” pour aider les trois grands constructeurs automobiles, censés de leur côté faire preuve de responsabilité dans l’utilisation des fonds.

Jeudi, après plusieurs jours de négociations vaines entre les deux partis et après avoir auditionné en commission au Sénat, puis à la Chambre des représentants, les dirigeants de General Motors, Ford et Chrysler, les leaders démocrates ont annoncé que tout plan, à ce stade, serait voué à l’échec.

“La triste réalité est qu’aucun plan n’a pu être conçu pour pouvoir être adopté à la Chambre et au Sénat, puis envoyé au président”, a estimé jeudi Harry Reid lors d’une conférence de presse au Capitole.

Les républicains et la Maison Blanche ne souhaitent pas le vote de nouveaux fonds publics pour des entreprises, qui selon eux ont fait des erreurs de management en orientant leur productions vers des véhicules à forte consommation énergétique.

M. Reid a expliqué que les leaders démocrates avaient décidé de “donner aux entreprises automobiles une autre opportunité de se faire entendre”.

“Nous demandons à ce qu’ils soumettent un plan au Congrès… au plus tard le 2 décembre”, a-t-il dit

Les démocrates envisagent ensuite de revenir en session pour “aider l’industrie automobile”, la semaine du 8 décembre.

Les conditions imposées par les leaders démocrates sont la “viabilité” et la “responsabilité”.

Selon la présidente de la Chambre Nancy Pelosi, les dirigeants des “Big Three” ne se sont pas montrés assez clairs sur leurs projets de restructuration au cas où ils obtiendraient de nouvelles aides publiques.

“Jusqu’à ce que nous voyons apparaître un plan où l’industrie automobile est tenue pour responsable et un plan pour la viabilité de leurs investissements futurs, jusqu’à ce qu’ils nous montrent leur plan, nous ne pouvons pas leur montrer l’argent”, a-t-elle déclaré.

M. Reid a ajouté qu’il ne souhaitait pas “organiser des votes qui seraient voués à l’échec”.

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ésident de Ford Amériques Mark Fields, le 19 novembre 2008 au salon de l’automobile de Los Angeles (Photo : Gabriel Bouys)

La décision conjointe des leaders démocrates, du Sénat et de la Chambre des représentants, de reporter un éventuel vote au Congrès, intervient alors que quatre sénateurs issus des Etats dépendant de l’industrie automobile (Michigan, Ohio et Missouri) avaient annoncé un accord jeudi, faisant même réagir positivement la Bourse de New York, qui a ensuite replongé en fin de séance.

“Nous avons atteint un compromis, sur une approche allant au delà des clivages partisans, pour des prêts relais pour un total allant jusqu’à 25 milliards de dollars pour l’industrie automobile”, a déclaré l’un d’eux le sénateur démocrate Carl Levin du Michigan (nord).

Leur proposition, qu’ils qualifient d'”hybride”, contient des garanties pour les contribuables et une exigence de “viabilité financière” pour les candidats aux prêts. Mais elle semble vouée à l’échec, comme l’ont laissé entendre les leaders démocrates.

La Maison Blanche est opposée à l’utilisation pour l’industrie automobile des fonds du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars pour le secteur financier comme le souhaitent les démocrates.

C’est pourquoi elle s’est déclarée favorable jeudi au plan du sénateur Levin et de ses collègues, qui prévoit de prélever les 25 milliards de dollars dans des fonds déjà débloqués par le Congrès en septembre, encourageant “le Congrès à l’adopter le plus vite possible”.

Mais M. Reid ne l’entend pas ainsi et a de nouveau appelé l’administration jeudi à soutenir les efforts des démocrates du Congrès qui espèrent trouver un autre compromis en décembre.

“L’administration a l’autorité et les ressources nécessaires pour aider ces entreprises si elles en ont besoin. Si la Maison Blanche veut sauver Detroit, elle a le pouvoir de le faire”, a-t-il déclaré jeudi devant la presse.