ésident de la Banque centrale européenne, le 18 novembre 2008 à Londres (Photo : Carl de Souza) |
[21/11/2008 15:42:18] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) dispose d’une marge de manoeuvre pour baisser ses taux directeurs, ont redit vendredi plusieurs de ses hauts responsables ne laissant guère de doutes sur un prochain geste dans deux semaines.
Le “recul remarquable” des pressions inflationnistes en zone euro “laisse suffisamment de marge” pour réduire encore les taux d’intérêt directeurs, a déclaré vendredi, l’Allemand Axel Weber, président de la Bundesbank.
La détente sur le front des prix s’accompagne “d’une détérioration rapide des perspectives économiques”, ajoute-t-il dans un discours au traditionnel “colloque bancaire européen” organisé par la ville de Francfort (ouest) et les banques, qui a lieu chaque année depuis dix-huit ans.
Début novembre, le président de la BCE avait déclaré qu’une nouvelle réduction du loyer de l’argent n’était pas exclue. Mais depuis, les gardiens de l’euro semblent préférer parler de “marge de manoeuvre” pour conforter les attentes d’un nouvel assouplissement des conditions du crédit début décembre.
Les sombres perspectives économiques pour les Quinze de l’euro “donne de la marge pour davantage de baisses de taux”, a ainsi redit vendredi Jose Manuel Gonzales-Paramo, membre du directoire de la banque centrale, à Madrid.
Avant lui, Ewald Nowotny, gouverneur de la Banque d’Autriche et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, avait prononcé exactement les mêmes mots la veille.
La zone euro est entrée en récession au troisième trimestre et les mois à venir s’annoncent difficiles. La BCE a déjà allégé d’un demi-point son principal taux à deux reprises en un mois. Il se situe désormais à 3,25%.
Mais l’institution est critiquée par le marché et certains économistes pour sa pusillanimité, alors que la Banque d’Angleterre, la Banque nationale suisse et la Réserve Fédérale américaine ont chacune abaissé les conditions du crédit pour aider rapidement l’économie.
M. Weber a défendu la progression à petits pas de la BCE. Une baisse conséquente des taux sur le court terme destinée “à contrer les effets de l’éclatement d’une bulle financière sur l’économie réelle” oblige ensuite à “normaliser” -c’est à dire remonter- les taux de manière plus abrupte afin d’éviter “l’émergence de nouveaux déséquilibres”, a-t-il estimé.
La BCE est par tradition réticente aux thérapies de choc contrairement à la Fed. Personne n’étant en mesure de dire combien de temps durera la récession en cours, elle juge dans ce contexte plus sage de ne pas descendre trop vite, de peur de manquer de munition plus tard.
Les économistes attendent dans leur grande majorité un nouvel abaissement d’un demi-point à 2,75% du principal taux le 4 décembre. Et il devrait tomber à 2% dans la première moitié de l’année prochaine.