[21/11/2008 22:34:14] NEW YORK (AFP)
Vue de la Bourse de New York, le 20 novembre 2008 (Photo : Mario Tama) |
La Bourse de New York a rebondi vendredi après deux séances de chute, saluant la perspective d’une nomination du président de la Réserve fédérale de New York Timothy Geithner au poste de secrétaire au Trésor: le Dow Jones a gagné 6,54% et le Nasdaq 5,18%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a bondi de 494,13 points à 8.046,42, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 68,23 points, à 1.384,35 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a pris 6,32% (47,59 points), à 800,03 points.
Après un plongeon de 10% sur les deux séances précédentes, qui l’avait ramené au plus bas depuis 2003, et avoir piétiné une grande partie de la journée, le Dow Jones a décollé en fin de séance.
Cette remontée spectaculaire a été provoquée par “la nouvelle que Timothy Geithner va devenir le prochain secrétaire au Trésor”, donnée par la chaîne de télévision NBC, a expliqué Peter Cardillo, stratégiste d’Avalon Partners.
L’annonce officielle est attendue lundi.
“Cela va peut-être ramener la confiance”, a-t-il ajouté, notant que M. Geithner avait travaillé étroitement avec le ministre actuel, Henry Paulson, pour faire face à la crise financière.
Ses cinq ans à la tête de la Fed de New York, traditionnel intermédiaire entre les marchés financiers et la banque centrale, font qu’il connaît parfaitement le fonctionnement des marchés.
“C’était une question qui pesait sur le marché”, a jugé pour sa part Art Hogan, de la banque Jefferies.
Henry Paulson avait indiqué lundi qu’il ne comptait pas puiser davantage dans les 700 milliards de dollars mis à sa disposition par le Congrès pour sauver les banques d’ici à la prise de fonction du président Barack Obama.
Avec l’incertitude levée sur l’identité du prochain secrétaire au Trésor, le marché va pouvoir se concentrer sur l’utilisation de la deuxième moitié des fonds, a jugé M. Hogan.
Cette nouvelle a fait passer au second plan les difficultés de la banque Citigroup, qui avaient lourdement pesé sur la séance. Après avoir perdu la moitié de sa valeur en deux jours, l’action de la banque new-yorkaise a encore chuté de 19,96% à 3,77 dollars.
Selon le Wall Street Journal, ses dirigeants ont mis à l’étude divers scénarios du pire, prévoyant la cession de pans entiers de la banque, voire sa vente pure et simple. Mais le patron du groupe, Vikram Pandit, aurait exclu une vente du groupe par appartements, selon la chaîne CNBC, relançant les spéculations sur l’avenir de la banque.
Dans le reste du secteur financier, JPMorgan Chase a perdu 2,82% à 22,72 dollars. La banque vient de commencer la suppression d’environ 10% de ses effectifs dans son activité de banque d’investissement, selon le Financial Times.
La plupart des autres banques, en forte baisse en séance, ont fini en hausse: Bank of America a pris 1,96% à 11,47 dollars et Goldman Sachs 2,52% à 53,31 dollars.
Principales bénéficiaires de la chasse aux bonnes affaires de fin de séance, les valeurs énergétiques et minières ont profité d’une pause dans la chute des cours des matières premières. Le pétrolier ExxonMobil a bondi de 10,66% à 75,81 dollars et le géant de l’aluminium Alcoa 23,21% à 8,44 dollars.
Le fabricant informatique Dell a lâché 7,22% à 9,12 dollars. Il a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes du marché, mais ses ventes ont déçu.
Le géant de la distribution Wal-Mart a progressé de 4,46% à 52,92 dollars, après avoir annoncé inopinément un changement de patron à partir du 1er février.
Le marché obligataire, qui avait atteint des sommets historiques jeudi, a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est remonté à 3,167%, contre 3,144% jeudi soir, mais celui à 30 ans a reculé à 3,663%, contre 3,699% la veille.