[21/11/2008 22:35:11] WASHINGTON (AFP)
à la Bourse de New York, le 21 novembre 2008 (Photo : Mario Tama) |
Les marchés asiatiques et américains ont repris le chemin de la hausse vendredi après une longue série noire, Wall Street se rassurant particulièrement avec la perspective de la nomination d’un prochain secrétaire au Trésor à Washington.
Alors que les marchés européens ont continué à piquer du nez, la première Bourse mondiale a fini en fanfare sur une hausse de 6,54%, après un plongeon de 10% sur les deux séances précédentes.
Cette remontée spectaculaire a été provoquée par la nouvelle que Timothy Geithner, qui dirige la Réserve fédérale de New York, va devenir le prochain secrétaire au Trésor de l’administration Obama, comme l’a affirmé la chaîne de télévision NBC. Une annonce officielle est attendue lundi.
“Cela va peut-être ramener la confiance”, a observé un analyste, notant que M. Geithner avait travaillé étroitement avec le secrétaire actuel, Henry Paulson, pour faire face à la crise financière.
La remontée de l’indice Dow Jones a cependant caché une nouvelle chute de la grande banque Citigroup. Après avoir perdu la moitié de sa valeur en deux jours, l’action a encore chuté de 19,96% à 3,77 dollars.
Le marché parie sur une annonce décisive d’ici lundi sur le sort de la banque, à l’instar des sauvetages déjà orchestrés dans l’urgence cette année sous l’égide des pouvoirs publics. Selon le Wall Street Journal, ses dirigeants ont mis à l’étude divers scénarios du pire, prévoyant la cession de pans entiers de la banque, voire sa vente pure et simple.
à Francfort (Photo : Torsten Silz) |
En Europe, les opérateurs ont continué à alléger leur portefeuille, déprimés par la récession. Paris a perdu 3,33%, Francfort 2,20% et Londres 2,43%.
De plus, les investisseurs étaient dans l’attente de décisions politiques déterminantes dans les jours à venir.
Les dirigeants des 21 pays membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), vont se réunir ce week-end à Lima. Le président américain George W. Bush souhaite le soutien de l’Apec en faveur de la déclaration du G20, qui s’était réuni le week-end dernier à Washington, notamment pour éviter une montée du protectionnisme.
Autre signe de volontarisme étatique, le gouvernement du Japon s’est dit prêt à intervenir sur les marchés si les variations des valeurs cotées ou des monnaies fluctuaient trop dangereusement.
Les dirigeants japonais, sud-coréen, et chinois se réuniront par ailleurs en décembre au Japon pour discuter d’une plus large coopération afin de combattre la crise financière, a indiqué vendredi la présidence sud-coréenne.
De son côté, la Commission européenne peaufine un plan de relance qui doit être dévoilé mercredi. Il prévoit une relance de la croissance qui représenterait 1% du Produit intérieur brut de chaque Etat membre.
Le président de la Commission José Manuel Barroso a rencontré jeudi le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’Union européenne pour évoquer ce plan qui doit être soumis aux dirigeants européens les 10 et 11 décembre.
Toutefois l’Allemagne, première économie européenne, a réduit les espoirs d’une relance vigoureuse, refusant d’en faire plus malgré son budget en quasi équilibre.
La chancelière “Angela Merkel salue le principe d’un plan de relance de 130 milliards d’euros” mais pour Berlin “il ne s’agit pas de verser un sou de plus”, a déclaré jeudi un porte-parole de la chancellerie.
éhicules Ford neufs pour la vente, le 18 novembre 2008 à Detroit (Michigan) (Photo : Spencer Platt) |
Les Pays-Bas ont annoncé des mesures pour soutenir leurs entreprises d’un montant de six milliards d’euros, soit 1% de leur PIB.
Les marchés restaient vigilants quant à un possible plan de soutien de l’industrie automobile qui souffre particulièrement de la crise.
Aux Etats-unis surtout, où les discussions parlementaires pour venir en aide à ce secteur sont dans l’impasse. La majorité démocrate du Congrès américain s’est donnée 15 jours supplémentaires pour parvenir à faire voter un plan “viable”.
Les “trois grands” constructeurs américains, Ford, GM et Chrysler, qui emploient à eux seuls 564.000 personnes à travers le monde, essayent de convaincre le Congrès de les sauver de la faillite avec un plan de 25 milliards de dollars.
Après les records de baisse de ces derniers jours, les Bourses d’Asie-Pacifique avaient lancé le signal en fin de séance d’un rebond technique.
A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l’indice Nikkei a terminé la séance en hausse de 2,70%. Séoul a clôturé sur une flambée de 5,80%, tandis que Hong Kong se redressait de 2,9% et Sydney de 1,90%.