La Bourse de Paris, groggy, reste menacée par la récession et la déflation

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à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[23/11/2008 08:27:42] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, descendue cette semaine au plus bas depuis cinq ans et demi, devrait rester sous pression la semaine prochaine, le marché cherchant à mesurer l’ampleur de la récession et les risques de déflation.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a accusé une chute brutale de 12,46% à 2.881,26 points, la deuxième pire semaine de son histoire, portant ses pertes à 48,68% depuis le début de l’année.

Déjà mal en point lundi (-3,32%), la Bourse de Paris a enchaîné trois séances calamiteuses, après avoir terminé jeudi sous les 3.000 points, une première depuis le 30 mai 2003.

Trois éléments ont conjointement pesé sur les cours: des indicateurs américains passablement moroses, les déboires des constructeurs automobiles et la défiance envers les valeurs financières, affectées par les difficultés de l’américaine Citigroup et les rumeurs d’augmention de capital de BNP Paribas.

“Dans un contexte de récession, le marché actions, même si on ne cesse de dire qu’il n’est pas cher, est très risqué. Les mauvaises nouvelles ne sont probablement pas toutes intégrées”, estime Arnaud Riverain, directeur de la recherche chez Arkéon Finance.

Pire, selon la Française des Placements, “l’effet positif de l’élection d’Obama, des plans de relance en cours de décision et de la pression sur les banques pour distribuer du crédit ne vont pas peser lourd, à court terme, face aux craintes grandissantes de dépression et de déflation”.

Tous les voyants américains ou presque sont au rouge (consommation, chômage, construction), au point que la Réserve fédérale américaine (Fed) a revu en forte baisse ses prévisions pour l’économie américaine, n’écartant pas une contraction de l’activité en 2009.

En zone euro, le plus bas historique atteint par l’indice composite des directeurs d’achats confirme la dégradation rapide des perspectives de croissance.

En outre, aux Etats-Unis, la chute quasiment sans précédent des prix à la consommation et à la production a alimenté les craintes de déflation, même si “on n’est pas dans la situation que le Japon a connu pendant plus de dix ans”, tempère M. Riverain.

Autre élément marquant, les volumes de transactions sont très réduits, traduisant l’attentisme des investisseurs, qui hésitent à revenir sur les marchés tant qu’ils ne sauront pas si les indices ont touché le fond.

“On arrive à la fin de l’année, les gérants et les fonds sont beaucoup plus prudents”, préférant sortir du marché pour faire face à une possible vague de rachats massifs en début d’année 2009, selon M. Riverain.

La Française des Placements estime même que “les ventes forcées vont continuer jusqu’à la fin de l’année, dans un marché se situant sur une tendance de baisse aux rebonds brefs et violents”.

“Une sorte de consensus est en train de s’installer, qui consiste à dire que s’il devait y avoir une timide reprise cela ne pourrait se passer qu’à partir du second semestre 2009”, renchérit Arnaud Riverain.

La semaine prochaine, marquée par la fermeture jeudi des marchés américains pour les fêtes de Thanksgiving, sera néanmoins riche en indicateurs.

En Allemagne, sont attendus l’indice Ifo de novembre lundi et l’indice GfK sur le moral des consommateurs mardi. Aux Etats-Unis, les ventes de logements anciens et neufs pour octobre seront publiées lundi et mercredi, la confiance des consommateurs de novembre mardi, les commandes de biens durables et les revenus et dépenses des ménages pour octobre mercredi.

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