Crise : les autorités américaines volent au secours de Citigroup

[24/11/2008 16:01:50] PARIS (AFP)

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é le 14 novembre 2008 à New York (Photo : Chris Hondros)

Face à la crise plusieurs plans de relance sont à l’étude à travers le monde et le président américain élu Barack Obama pourrait dévoiler lundi un programme de 700 milliards de dollars, alors que les autorités américaines en place ont volé au secours de Citigroup, .

En annonçant la composition de son équipe économique, à 11h00 locales (17h00 GMT) à Chicago, M. Obama devrait également présenter un nouveau plan de relance pour l’économie américaine.

Selon le Washington Post, ce programme pourrait se monter à 700 milliards de dollars sur deux ans, soit l’un des plans de relance les plus massifs depuis le New Deal de Franklin Delano Roosevelt.

Samedi, M. Obama a précisé avoir demandé à ses conseillers économiques de préparer une stratégie à même de créer 2,5 millions de nouveaux emplois sur les deux prochaines années.

Si ce plan de relance recèle encore bien des surprises éventuelles, l’équipe économique de M. Obama est elle déjà largement connue.

Timothy Geithner, actuel président de la banque centrale New York, sera secrétaire au Trésor. Quant au Conseil économique de la Maison blanche, il sera dirigé par Lawrence Summers, ex-secrétaire au Trésor de Bill Clinton.

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à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

Au chapitre relance toujours, de l’autre côté de l’Atlantique cette fois, c’est la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui sera en ligne de mire. Objectif pour le président en exercice de l’Union européenne (UE): convaincre la chancelière allemande d’engager tout le poids de son pays dans un plan de relance européen.

Conformément aux recommandations adoptées par le G20 du 15 novembre à Washington, la Commission européenne devrait dévoiler mercredi ses propositions pour un programme de soutien à l’économie des 27.

Selon des indiscrétions de Berlin que Bruxelles et Paris n’ont pas confirmées, ce “paquet” totaliserait 130 milliards d’euros, soit l’équivalent de 1% de la richesse des pays de l’UE.

En plus de ce plan européen, chaque pays à sa propre recette. Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste de Gordon Brown devrait annoncer lundi une baisse temporaire d’au moins deux points de pourcentage de la TVA. De même, selon la presse, il pourrait annoncer une augmentation des impôts pour les plus riches contribuables, avec un taux d’imposition qui passerait de 40% à 45% pour les personnes disposant d’un revenu annuel supérieur à 150.000 livres.

Si l’économie réelle est de plus en plus touchée, comme le démontre encore la morosité du climat des affaires en Allemagne, avec un baromètre Ifo tombé à 85,8 points en novembre, le secteur financier reste toujours au coeur du cyclone.

Dimanche soir, les autorités américaines ont ainsi volé au secours de , en lui apportant une garantie de 306 milliards de dollars sur ses actifs à risque contre une entrée dans son capital. Ce plan était très attendu après le torpillage du groupe en Bourse, le titre Citigroup ayant chuté de 70% en trois semaines, sous les 4 dollars.

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étaire américain au Trésor Henry Paulson, le 18 novembre 2008 à Washington (Photo : Karen Bleier)

Le Trésor américain a parallèlement débloqué une nouvelle enveloppe de 20 milliards de dollars pour Citigroup, tirée du plan de soutien au système financier américain de 700 milliards de dollars. Cette aide s’ajoutera aux 25 milliards déjà consentis à la banque dans le cadre de ce plan.

Cette dernière mesure contredit les déclarations récentes d’Henry Paulson, l’actuel secrétaire au Trésor, qui avait affirmé qu’il ne puiserait plus dans ce fonds de 700 milliards afin de laisser une certaine marge de manoeuvre à la future administration Obama.

Sur les marchés boursiers, l’annonce du plan de sauvetage de Citigroup n’a pas eu d’impact visible en Asie, avec une chute de 3,67% pour Shanghai et de 1,6% à Hong Kong.

Quarante-cinq minutes après l’ouverture, les principales places européennes étaient par contre dans le vert, avec des hausses de 1,87% à Londres, de 1,20% à Francfort et de 2,15% à Paris.