Les projets annoncés par des investisseurs venant des divers pays du Golfe
veront-ils le jour ? Jusqu’à récemment inconcevable, la question est aujourd’hui
sur toutes les lèvres, car la crise financière internationale, qui a éclaté
entretemps, a fait beaucoup de dégâts, y compris dans les pays arabes émetteurs
de ces investissements. Certes, il n’est pas encore question de défaillances,
mais les premiers indices, sinon d’une remise en question des intentions
initiales et des projets annoncés dans les pays d’Afrique du Nord, du moins
d’une certaine hésitation, commencent à être relevés.
D’après «Property Wire», c’est déjà le cas au Maroc, à propos duquel ce site
internet spécialisé dans l’immobilier fait dire à un responsable d’une agence
immobilière à Londres, que le «marché» dans ce pays est «mort». Cette source
reconnaît, tout de même, que l’Afrique du Nord «continuera à intéresser les
investisseurs du Golfe».
D’ailleurs, les promoteurs des projets affirment «ne pas avoir l’intention de
changer fondamentalement leurs activités même si le marché de l’immobilier
connaît des difficultés». Toutefois, «bon nombre d’entre eux examinent très
attentivement leurs stratégies et sont en train de réévaluer le risk». Car,
outre le «resserrement du crédit» (credit crunch), provoqué par la crise
internationale, «le profil du risque est en train de changer dans certains de
ces pays», souligne un expert basé à Londres.
Sur le terrain, cela se traduit par un léger changement d’attitude.
«Jusque-là concentrés sur le planning et l’approbation (de leurs projets, ndlr),
les promoteurs des projets venant du Golfe, maintenant tenus de construire les
infrastructures, commencent à être moins agressifs», note le patron d’une agence
de conseil en immobilier britannique. Qui s’attend à voir «le rythme de
développement proposé se ralentir».