La Tunisie a été parmi les tout premiers pays émergents à
avoir pris conscience de l’importance des enjeux environnementaux et l’un des
plus avancés, dans cette catégorie, en matière de respect des normes
environnementales. Toutefois, cela ne signifie nullement qu’il soit absolument
et totalement irréprochable –aucun pays de la planète ne l’est, du reste- dans
le domaine de la protection de l’environnement. Et cela ne l’empêche pas d’avoir
encore des progrès à faire dans plusieurs domaines, dont, en particulier, celui
de l’abandon de l’utilisation de l’amiante.
Un récent rapport de la Banque mondiale sur l’«Utilisation du Système National
Tunisien d’Evaluation Environnementale applicable dans le cadre du
Second Projet d’Investissement dans le secteur de l’Eau -PISEAU I, présenté lors
de la journée de concertation organisé récemment au CITET (Centre International
des Technologies de l’Environnement de Tunis), évoque cette question.
Concernant la lutte contre l’amiante, le monde a fait un important pas en
avant en adoptant, en 1986, une «Convention concernant la sécurité dans
l’utilisation» de cette matière. Ce texte, qui énonce un ensemble de mesures
contraignantes devant entourer l’utilisation de l’amiante, n’a pas encore été
ratifié par la Tunisie. Malgré cela, les autorités sont en train d’agir en vue
de faire sortir le pays du règne de l’amiante. En particulier, le gouvernement a
déjà interdit l’importation d’amiante à l’état brut, fermé trois des quatre
usines qui la produisent, et engagé une action de reconversion des entreprises
de l’amiante-ciment, afin de mettre des matériaux de substitution sur le marché
local.
Aujourd’hui, la Banque mondiale, un des trois bailleurs de fonds –avec la
Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD)-
des deux programmes PISEAU I et II, presse la Tunisie, qui dispose encore d’un
important stock, d’adopter un véritable plan de sortie de l’amiante encore
utilisé dans les canaux d’irrigation.
Concrètement, on lui demande, «en plus du suivi et du contrôle de la qualité
des eaux», de prendre et de mettre en œuvre des «dispositions en vue de
l’élimination de l’usage de l’amiante ciment».
En réponse, le gouvernement va, d’abord, adopter un plan de sécurité des
ouvriers chargés de projets utilisant l’amiante-ciment. Ensuite, il s’est déjà
engagé, dans le cadre du programme d’investissements au titre de PISEAU II, à
interdire l’utilisation de ce produit au-delà de 2009, et, en particulier, à
mettre en œuvre le plan de sortie qu’il est pressé d’adopter.