Assainir le système bancaire au lieu de le recapitaliser. Le
choix n’est pas sans effet mais l’option est discutable
C’est un banco à 800 milliards de dollars US que prend la FED
pour faire repartir le marché immobilier et relancer la croissance. En effet, la
Banque Centrale des USA entreprend de mobiliser 3 enveloppes de crédit
totalisant 800 milliards afin de dégripper la machine de crédit et dissiper le «
crédit-crunch » (assèchement de crédit). La première enveloppe de crédit de 100
milliards de dollars est destinée au rachat d’engagements des re-financeurs des
crédits hypothécaires tel Freddie Mac, ceux là même qui ont permis aux banquiers
de réescompter leurs crédits hypothécaires. Une deuxième enveloppe sera affectée
au rachat des créances toxiques auprès des banques. La troisième de 200
milliards permettra d’éponger les crédits à la consommation (crédits voiture,
par cartes, crédits aux étudiants et concours aux PME). Le SE au trésor, Henry
Paulson s’est expliqué sur la question : « il s’agit de permettre aux sociétés
de crédits d’obtenir un refinancement à moindre coût et d’injecter du crédit au
profit des ménages ».
Le non dit
Le montant à débloquer est impressionnant. Cependant rien n’est dit sur les
encours globaux des crédits compromis. On ne connaît pas la proportion des
crédits qui seront ainsi récupérés par rapport au total. On ne sait rien du
degré d’efficacité de ce plan. Par ailleurs, s’agissant d’une situation inédite,
cette médication si louable qu’elle soit, s’écarte des solutions suivies par les
autorités bancaires en Europe. Ces dernières ont préféré recapitaliser les
banques au lieu de dépolluer leurs bilans des créances En effet les taux
d’émission tiennent davantage compte des ressources propres que de la qualité
des actifs. Le SE aurait négligé cet aspect ? D’autre part, on ne dit pas si ce
nouveau plan remplace le plan de sauvetage originel de 700 milliards dénommé «
Troubled Asset relief Program » (TARP). Bien sûr la réserve fédérale encaisse
dans l’immédiat un effet d’annonce grâce à ce plan. Qu’en sera-t-il demain en
définitive car le programme s’étalera dans le temps. Les rachats des créances
toxiques commencera au courant du mois de décembre. Mais les crédits à la
consommation ne seront repris qu’à partir du mois de février. Autre point de
différence avec l’Europe est l’idée de soutien à apporter à la demande. Laurence Parisot Présidente du Medef, avait insisté sur le sauvetage des entreprises de
préférence au renflouement des consommateurs. Recours pour recours autant
recapitaliser l’outil, affirment les européen, afin de pérenniser l’emploi et
donc les revenus et in fine cela sécurisera la demande.