ée d’une agence pour l’emploi allemande, à Berlin le 31 janvier 2008 (Photo : John Macdougall) |
[27/11/2008 11:13:39] BERLIN (AFP) Le chômage a continué sa décrue en Allemagne au mois de novembre, le marché du travail affichant une résistance supérieure à ce qu’attendaient les économistes, mais la récession qui sévit va laisser des traces dans les mois à venir, a prédit l’Agence pour l’emploi jeudi.
Le taux de chômage brut est passé à 7,1%, contre 7,2% le mois dernier, et le nombre de chômeurs s’est établi à 2,988 millions à la fin du mois. En octobre, il était passé sous la barre des 3 millions pour la première fois depuis 16 ans.
En données corrigées des variations saisonnières le nombre de sans-emploi a baissé de 10.000 par rapport à octobre, là où les analystes interrogés par Dow Jones Newswires attendaient un recul de 3.000 personnes seulement.
“La demande de main d’oeuvre des entreprises se situe toujours à un niveau élevé”, a commenté dans un communiqué le président de l’Agence pour l’emploi, Frank-Jürgen Weise. “Mais les signes d’une contagion de la récession au marché du travail se multiplient”, a-t-il prévenu.
“La situation sur le marché du travail commence à se dégrader”, renchérit Fabienne Riefer, analyste chez Postbank, qui s’attend à ce que “les chiffres du chômage augmentent à nouveau au plus tard début 2009”.
Pour Timo Klein de Global Insight, “à partir de maintenant le chômage va repartir à la hausse”, une tendance qui va se poursuivre “pendant une bonne partie de 2010”. Une hausse du nombre de sans-emploi pourrait intervenir dès décembre, selon lui.
“L’économie allemande est entraînée dans la spirale baissière mondiale”, a commenté pour sa part le ministre de l’Economie Michael Glos, pour qui il est crucial que “le chômage conjoncturel ne se transforme pas à nouveau en chômage structurel”.
L’Allemagne a vu son Produit intérieur brut baisser au deuxième puis au troisième trimestre, et est donc techniquement en récession. Les perspectives pour l’an prochain sont sombres, avec au mieux une quasi-stagnation de l’économie attendue par le gouvernement.
En novembre, le recul du nombre brut de chômeurs, de 9.000 personnes, était nettement inférieur au recul mensuel moyen des trois dernières années (56.000), explique l’Agence. Certes les entreprises continuent à recruter, mais à un rythme beaucoup moins soutenu qu’il y a encore quelques mois.
L’industrie allemande est touchée de plein fouet par la baisse de la demande mondiale pour ses automobiles, machines et produits chimiques. Nombre d’entreprises –BMW, MAN ou encore BASF par exemeple– ont déjà réduit ou suspendu leur production, et fermé provisoirement des sites.
Conséquence : “Il faut s’attendre à ce que le nombre de salariés en chômage technique augmente sensiblement dans les mois à venir sous l’effet du ralentissement de la conjoncture”, pronostique l’Agence pour l’emploi.
Pour limiter les effets du recours au chômage technique sur les statistiques de l’emploi, le gouvernement a récemment décidé d’allonger la durée de versement d’allocations aux salariés concernés.