Crise : GM veut faire baisser de 10% les coûts du travail en Europe

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à Berlin (Photo : Clemens Bilan)

[27/11/2008 16:01:39] FRANCFORT (AFP) Le constructeur américain en difficulté General Motors veut faire baisser de 10% des coûts du travail en Europe, selon une lettre envoyée aux salariés dont l’AFP a eu copie.

“Pour être encore capables de survivre, il n’y a pas d’autre alternative que de baisser de façon agressive notre structure de coûts”, écrit Carl-Peter Forster, le patron de GM-Europe dans ce courrier.

L’objectif est de réduire les coûts du travail de “10% minimum”, grâce à des baisses de “coûts des salaires” et “des réductions du temps de travail”, poursuit le dirigeant.

M. Forster a exclu “jusque là” des suppressions d’emplois mais prévient que d’autres mesures sont possibles si les marchés automobiles continuent de se dégrader.

“Je dois également avertir: si les marchés en Europe devaient encore se dégrader, il est très vraisemblable que d’autres étapes seront nécessaires pour être encore capables de survivre”, selon le dirigeant.

GM-Europe compte plusieurs marques, dont la plus importante est Opel avec plus de 26.000 salariés en Allemagne.

Celui-ci a demandé récemment une garantie d’environ 1 milliard d’euros auprès du gouvernement allemand pour assurer son financement en cas de faillite de la maison-mère américaine. Et il négocie actuellement avec les représentants des salariés un plan d’économies portant sur 750 millions de dollars en 2009, selon des sources syndicales.

“Il est évident que la crise financière se répercute fortement sur l’industrie automobile”, justifie M. Forster.

“Les salariés de GM connaissent bien cela: pour équilibrer le bilan, la direction se concentre sur la réduction des coûts du travail”, a aussitôt dénoncé jeudi le comité d’entreprise européen de GM, en réponse au courrier de la direction.

Les syndicats contestent que les piètres performances du constructeur ne soient liées qu’à la dégradation du marché automobile. GM perd des parts de marché de façon “plus que proportionnelle” au recul global des ventes, précise un tract distribué aux salariés.

La maison-mère, ainsi que ses compatriotes Chrysler et Ford, a quant à elle demandé des aides du gouvernement américain, mais les parlementaires américains ne sont pas encore parvenus à se mettre d’accord sur un plan de sauvetage.