Etats-Unis : une mère reconnue coupable du suicide d’une ado harcelée sur internet

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La page d’accueil de MySpace (Photo : Nicholas Kamm)

[27/11/2008 07:08:30] LOS ANGELES (AFP) Une Américaine de 49 ans a été reconnue coupable mercredi par un tribunal fédéral de Los Angeles (Californie, ouest) après le suicide d’une adolescente, victime d’un canular sur internet virant au harcèlement, auquel l’accusée avait participé.

Lori Drew, une mère de famille originaire du Missouri (centre), a été déclarée coupable de trois délits mineurs relatifs à la violation des conditions d’utilisation du site de socialisation MySpace mais les jurés n’ont pu s’entendre sur un verdict concernant des accusations plus sérieuses d’association de malfaiteurs.

Mme Drew, qui n’a laissé transparaître aucune émotion à la lecture du verdict, encourt une peine de trois ans de prison et 300.000 dollars d’amende. Aucune date n’a été pour l’instant avancée pour l’énoncé de la peine.

Selon le procureur, Lori Drew ainsi que sa fille et un ami de la famille, qui n’étaient pas poursuivis, s’étaient fait passer pour un garçon de 16 ans, baptisé “Josh”, sur le site MySpace. Cet adolescent fictif avait commencé à flirter en ligne avec une jeune fille de 13 ans, Megan Meier, avant de la rejeter brutalement.

L’adolescente, qui connaissait la fille de Lori Drew, s’était pendue peu après, en octobre 2006.

Il s’agit de la première poursuite criminelle concernant une affaire de harcèlement sur internet dans l’histoire de la justice américaine.

Selon le procureur Thomas O’Brien, Lori Drew s’en était prise à Megan Meier alors qu’elle savait la jeune fille vulnérable.

“L’accusée savait que Megan Meier était dépressive, suicidaire et obsédée par les garçons”, avait-il relevé pendant le procès, mais elle l’a néanmoins “tourmentée, embarrassée, humiliée, elle s’est moquée d’elle et l’a blessée”.

L’avocat de Lori Drew avait rappelé pour sa part qu’il ne s’agissait “pas d’un procès pour homicide”.

Mercredi, la mère de Megan Meier a considéré ce verdict comme “une victoire”. “Il ne s’agit pas de vengeance, il s’agit de justice pour Megan, et surtout de s’assurer que cela ne se reproduira pas”, a ajouté Tina Meier.

Ce cas servira d’avertissement à ceux qui considèrent internet comme un espace où la loi ne s’applique pas, a renchéri le procureur O’Brien.

L’affaire était instruite par le parquet fédéral à Los Angeles, en raison de la présence du siège social de MySpace dans la région.