Fermeté des places boursières européenne malgré une chute de la confiance en Europe

[27/11/2008 22:05:47] PARIS (AFP)

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à la bourse de Francfort, le 24 novembre 2008 (Photo : Martin Oeser)

Peu actifs en raison des fêtes de Thanksgiving aux Etats-Unis, les marchés boursiers étaient en hausse jeudi dans le sillage de Wall Street, en dépit d’une confiance économique en Europe à son plus bas niveau.

Dans l’Union européenne, la confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs s’est effondrée en novembre à son plus bas niveau depuis la création de cet indicateur il y a 23 ans, selon des données publiées jeudi par la Commission européenne.

En Allemagne, le marché du travail affiche une résistance supérieure à ce qu’attendaient les économistes, avec une légère décrue du chômage en novembre, mais, avec la récession, il devrait se dégrader dans les mois à venir.

Vers 15H30 GMT (11H15 locales), la Bourse de Paris gagnait 2,01%, Francfort 1,82% et Londres 1,51%, suivant la tendance imprimée mercredi soir à New York.

Les marchés asiatiques se sont également félicités de la forte baisse des taux d’intérêt annoncée en Chine, quatre fois plus importantes que les trois précédentes baisses décidées depuis la mi-septembre. La Bourse de Tokyo a ainsi clôturé en hausse de 1,95% et Shanghai a pris 1,05%.

Le gouvernement entend ainsi soutenir son grand plan de relance économique de 4.000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) visant à stimuler la demande intérieure pour parer à la stagnation de ses exportations.

La crise se manifeste quotidiennement dans les bilans des entreprises.

Au Japon, le constructeur automobile Mitsubishi Motors a annoncé 1.100 suppressions d’emplois temporaires au Japon et le géant de l’électronique grand public Panasonic a annoncé s’attendre à un bénéfice net inférieur de 90% à ses prévisions initiales lors de l’exercice 2008-09.

La France devrait annoncer jeudi soir “une nette dégradation” du chômage en octobre, selon le secrétaire d’Etat à l’emploi Laurent Wauquiez, après déjà cinq hausses mensuelles consécutives.

La situation est un peu meilleure en Allemagne, avec une poursuite de la décrue du chômage au mois de novembre à un taux brut de 7,1% contre 7,2% en septembre.

L’industrie allemande est quant à elle touchée de plein fouet par la baisse de la demande mondiale pour ses automobiles, machines et produits chimiques. Nombre d’entreprises –BMW, MAN ou encore BASF par exemple– ont déjà réduit ou suspendu leur production, et fermé provisoirement des sites.

Le constructeur américain en difficulté General Motors pour sa part veut faire baisser de 10% “minimum” des coûts du travail en Europe, selon une lettre envoyée aux salariés. “Pour être encore capables de survivre, il n’y a pas d’autre alternative que de baisser de façon agressive notre structure de coûts”, écrit Carl-Peter Forster, le patron de GM-Europe dans ce courrier.

GM-Europe compte plusieurs marques, dont la plus importante est Opel avec plus de 26.000 salariés en Allemagne.

En Grande Bretagne, ce sont les distributeurs qui plongent à leur tour dans la crise: deux des chaînes de magasins les plus populaires du Royaume-Uni, Woolworths et MFI, luttaient jeudi pour leur survie.

Woolworths, véritable institution vendant de tout, des jouets aux accessoires de cuisine, depuis bientôt 100 ans a ét placée en redressement judiciaire, mettant en péril l’avenir de ses 800 magasins et 30.000 salariés.

Le même jour, les magasins de meubles MFI (qui emploient près de 1.500 personnes) ont été eux aussi placés sous administration judiciaire, et la presse était pessimiste quant à leurs chances de redressement.

La crise n’épargne pas les pays les plus prospères: la richissime Norvège a vu son taux de chômage augmenter de 0,1 point en novembre par rapport à octobre, soit un taux de… 1,8%.