En substance de son intervention, aujourd’hui matin, jeudi 27 novembre, à
la Chambre des Députés à l’occasion des débats budgétaires de l’année 2009,
le ministre de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques a brossé la
situation générale du secteur agricole et de la pêche en soulignant que
celui-ci a contribué, lors du dernier quinquennat, à hauteur de 13 % dans le
PIB, de 9 % des investissements économiques globaux (7,2 % en 2008), de 10 %
de l’export national, et de 16 % des postes d’emploi.
Les investissements prévus d’ici la fin de l’année en cours pourront
atteindre les 923 millions de dinars (MD), dont la part du secteur privé
pourrait atteindre les 61 % (33 % en 1987). Les investissements étrangers
ont réalisé 7,5 MD par an et 8,7 MD en 2007. Les exportations alimentaires
prévoient une croissance de 20 % en 2008, cependant que les importations
pourraient accuser une hausse de 40 % en raison de la hausse des prix des
produits alimentaires de base (céréales et huiles végétales pour
l’essentiel), et ce en dépit du même volume quantitatif.
Le programme de 2009 prévoit, pour l’essentiel, la réalisation de la
deuxième phase du projet d’amélioration de la gestion des eaux des oasis du
Sud (50 oasis dans les gouvernorats de Gabès, Kebelli et Tozeur) pour une
enveloppe globale de 80 MD dont 60 MD de financement étranger (JBIC) et 6 MD
sur le budget de 2009 ; le démarrage » de la deuxième phase du projet
d’investissement dans le secteur des eaux au cours du second semestre de
l’an prochain pour un coût total de 217 MD, dont 94 MD au titre de 2009 ; et
la réalisation de 31 nouvelles formules pour l’eau potable pour
l’approvisionnement de quelque 25 mille habitants des zones rurales et pour
un coût se montant à 6 % du budget de développement de l’année 2009.
Pour ce qui concerne les crédits agricoles, les nouvelles dispositions
ont porté sur la baisse du taux d’intérêt des crédits saisonniers liés aux
grandes cultures, et ce de 3,25 % + TMM à seulement 1 % + TMM pour les
remboursements à temps, cependant que l’Etat se chargera du droit de
l’assurance pour trois années ; l’amélioration des paramètres des crédits
saisonniers liés aux grandes cultures de 10 % lors de la saison actuelle ;
la mise en œuvre d’un programme supplémentaire de financement des petits
agriculteurs via les associations des petits crédits ; la hausse du montant
de l’investissement financé par la BTS de 80 mille dinars à 100 mille dinars
; l’affectation de près de 25 % du budget de développement du ministère au
titre de 2009 aux encouragements et avantages consentis par l’Etat au profit
des agriculteurs et pêcheurs, dont la subvention à l’investissement, celle
des carburants et celle de collecte de lait.
La dette du secteur agricole a toutefois été portée à 978 MD auprès de la
BNA et au profit de 110 mille agriculteurs, dont 707 MD sont arrivés à
échéance et comptant 271 MD d’intérêts. Ce fardeau est d’autant plus sérieux
que la dette exclut un bon nombre d’agriculteurs de la sphère du crédit
agricole, et, partant, affecte leur capacité à l’investissement.
Par ailleurs, la stratégie mise en œuvre pour la promotion du secteur des
céréales vise une production annuelle de 27 millions de quintaux, ce qui
sera de nature à atteindre l’autosuffisance du pays en blé dur et l’orge,
et, partant, la baisse des importations de blé tendre.
Le secteur des huiles, qui accapare plus du tiers de la surface
labourable du pays, occupe une place importante dans les exportations
alimentaires : une moyenne de 41 % durant le dernier quinquennat, mais 52 %
enregistrés en 2006. Le niveau de production a atteint, durant le même
quinquennat, près de 200 mille tonnes, sachant que l’objectif est de faire
en sorte que le secteur garde une stabilité certaine au niveau de la
production (30 mille ha d’oliviers, incitation à l’irrigation complémentaire
au besoin, et constitution de réserves en cas d’abondance), et que le niveau
de production atteigne les 250 mille tonnes d’huile à l’horizon 2016.